"Il y a un 15 jours, on s'est fait voler une ambulance": les agressions contre les pompiers en forte hausse en 2018

"Il y a un 15 jours, on s'est fait voler une ambulance": les agressions contre les pompiers en forte hausse en 2018 - RMC
3.411 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d'une agression en 2018. Les agressions contre les sapeurs-pompiers, qui alimentent le mécontentement de la profession depuis plusieurs années, ont augmenté de 21% en 2018, relève une étude rendue publique mercredi.
En moyenne, cela représente sept pompiers agressés pour 10.000 interventions; un chiffre en hausse exponentielle par rapport à 2016 (5 pour 10.000) et 2017 (6 pour 10.000), constate l'ONDRP.
Parmi ces soldats du feu victimes de violences, Cédric, un sapeur-pompier de Lyon. En novembre dernier, ce pompier de 44 ans a été victime d'une agression en pleine intervention. Lui et son équipage utilisait pourtant une caméra-piéton, mais ça n'a pas suffit:
"Je rentre sur place, tout seul, et tout de suite, cette personne m'insulte, m'a craché dessus et a essayé de me donner des coups de pieds. En fait, on a que ça. (...) Il y a 15 jours, sur une intervention, on s'est fait voler une ambulance. Et là, pareil, dépôt de plainte... J'ai vu le courrier qui a été envoyé à ce jeune homme qui habite en fait derrière la caserne et on 'l'invite' à comparaître au tribunal au mois de juin. On a le sentiment aujourd'hui de ne pas être soutenu par l'Etat" confie-t-il sur RMC.
"Comme il n'y a personne, on appelle les pompiers"
Selon Rémy Chabbouh, du syndicat SUD, les agressions augmentent car les pompiers sont désormais les plus exposés:
"Avec la période qui arrive, de Noël et du jour de l'An, il y a énormément de médecins et de pharmacies qui ferment leurs portes. Et comme il n'y a personne, on appelle les pompiers. On arrive 30 minutes après, les gens sont à cran et on subit des violences verbales, des agressions physiques. C'est dans ce genre de climat qu'on intervient aujourd'hui"
En 2018, les agressions envers les sapeurs-pompiers ont donné lieu à 1424 arrêts de travail. C'est 49% de plus qu'en 2017. A Marseille et dans l'agglomération parisienne, où les pompiers sont des militaires, l'augmentation est respectivement de +18% et +48%.
C'est en Nouvelle-Aquitaine que le taux d'agression pour 10.000 interventions est le plus élevé (16) suivi par Bourgogne-Franche-Comté (9). La région Pays-de-la-Loire se caractérise par une forte augmentation entre 2017 et 2018 (+146%).