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"Ils sont en danger": les bistrots français bientôt au patrimoine mondial de l'Unesco?

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C'est un symbole du vivre-ensemble: les bistrots. Mais c'est aussi un monument en péril et c'est la raison pour laquelle l'association française des maîtres restaurateurs réclame son inscription au patrimoine immatériel de l'humanité à l'Unesco. Une manière de protéger et relancer un secteur qui subit la concurrence des fast-food.

Après la baguette, c'est un autre monument de la culture française qui pourrait entrer à l'Unesco. Les bistrots et cafés français vont demander à être inscrits au patrimoine immatériel de l'humanité. C'est ce qui a été annoncé vendredi par l'association française des maîtres restaurateurs. Les professionnels du secteur veulent défendre ces "pratiques sociales et culturelles" et se donnent quatre ans pour les faire inscrire à l'Unesco. Une idée bienvenue pour Franck Delvau, président de l'UMIH Paris Île-de-France.

"Il y a une expression dans notre pays qui est utilisée par presque tous les Français, c’est ‘à la bonne franquette’. Et ça, ce sont les bistros, souligne-t-il. Et puis aujourd’hui, on peut voir qu’il y a une évolution dans les grandes villes. La disparition des cafés est encore accentuée depuis le Covid. Il y a aussi l'apparition de plus en plus de fast-food. Donc aujourd’hui, il faut qu’on revienne vers nos valeurs et nos valeurs, ce sont nos bistros. Et donc les défendre, c’est une bonne chose, c’est un coup de zoom et ça peut donner envie aux nombreux touristes qui viennent en France de se rendre dans ces bistros."

Le parti-pris : Les bistrots bientôt au patrimoine de l'Unesco ? - 18/11
Le parti-pris : Les bistrots bientôt au patrimoine de l'Unesco ? - 18/11
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"Les cantines d'entreprise ont vidé les bistros"

Pour Alain Fontaine, gérant et chef du restaurant Le Mesturet à Paris, qui a fondé l’association pour la reconnaissance en tant qu’art de vivre des bistrots et cafés de France au patrimoine immatériel, ces lieux de vie sont en danger.

“Il y avait 500.000 bistrots en 1900, 400.000 en 1945 et aujourd’hui, il y en a moins de 40.000. Donc oui, il fallait agir. Le bistrot et le café, c’est un comptoir. Un comptoir qui est ouvert toute la journée, où on peut consommer toute la journée”, explique-t-il.

Il estime que plusieurs facteurs sont à l’origine de la disparition des bistrots. “Les repas dans les cantines d’entreprises, ça a vidé bien entendu les bistros. C’étaient eux, avant, les cantines d’entreprises. C’est là où on faisait la pause du labeur et de la sueur. Et puis, ce qui nous a marqué aussi, c’est la digitalisation avec la livraison à emporter et à domicile”, appuie-t-il.

Guillaume Descours Journaliste RMC