Imam expulsé: Mahjoub Mahjoubi veut revenir en France annonce son avocat, un "référé liberté" déposé

L'imam Mahjoub Mahjoubi interpellé jeudi matin puis placé en centre de rétention administrative, a été expulsé jeudi soir. L'avion a décollé de l'aéroport de Roissy CDG dans la soirée.
Épinglé en début de semaine après des propos jugés anti-France par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur a pris jeudi un arrêté ministériel d'expulsion contre cet imam. Il est visé par une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
Invité ce vendredi matin sur RMC, son avocat, maître Samir Hamroun, a estimé que son client a été sacrifié et qu'un "référé liberté" va être déposé contre cette expulsion.
“Nous contestons cette expulsion sur le fond, la forme et sur cette procédure. Nous allons maintenant passer par un référé liberté pour démontrer au tribunal administratif qu’il laisse des attaches très profondes en France et qu’il n’a quasiment rien en Tunisie", explique-t-il.
Une volonté de revenir en France
Il est reproché à Mahjoub Mahjoubi notamment d'avoir "véhiculé une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l'islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs de la République" avec notamment des propos sur les femmes qu'ils auraient décrites comme vénales, inférieures, qui "doivent être guidées par les hommes".
Des propos que conteste l'avocat. “Il n’a jamais tenu ces propos sur les femmes ni en citant des textes classiques, ni en donnant son opinion. Ces mots ne sont jamais sortis de sa bouche. Nous allons les mettres en demeure de produire la source. Je suis honnête intellectuellement, les propos sur les juifs il les a tenus dans le cadre d’un prêche. Ces termes là sur les femmes, j’ai assisté à tous ses prêches, je suis allé les lire sur sa page Facebook, il n’y a pas de traces de ces propos sur les femmes et lui-même le conteste”, assure-t-il.
Il affirme par ailleurs que son client souhaite rentrer en France.
"(Le référé liberté va être) déposé devant le tribunal administratif de Paris puisque l'auteur de la décision est le ministère de l'Intérieur (...) Il ne veut pas revenir en France pour profiter des aides sociales. Non, il veut rentrer parce qu'il est installé depuis 1989. Il a toute sa vie ici, dont ses enfants et son épouse. Il est très attaché à la France", précise-t-il.