Immigration: "Toute personne qui vient en aide à d'autres êtres humains n'a rien à faire devant des tribunaux"

Le président de la République, Emmanuel Macron, a défendu son texte asile-immigration lors de l'interview de Jean-Jacques Bourdin et d'Edwy Plenel, ce dimanche soir sur BFMTV/RMC et Médiapart. Selon lui, son projet de loi "respecte" le droit à l'asile mais permettra de reconduire les déboutés "plus rapidement" dans un contexte où "l'Europe fait face à un phénomène migratoire inédit qui va durer". Parmi les demandes de sa majorité, le chef de l'Etat s'est dit favorable à ce que "le délit de solidarité soit adapté, mais pas supprimé".
Francis Perrin, vice président d'Amnesty International, dont une militante est actuellement poursuivie par la Justice pour "délit de solidarité", condamne les propos d'Emmanuel Macron sur cette question: "Le Président a indiqué qu'on ne pouvait pas ne pas condamner ceux qui aident les passeurs mais si on aide des passeurs cela n'a rien à voir avec le délit de solidarité. Toute personne qui, de façon désintéressée, vient en aide à d'autres êtres humains n'a rien à faire devant des tribunaux correctionnels dans un pays démocratique au XXIème siècle".
Un discours "ferme" et "sans ambition"
Malik Salemkour, président de la Ligue des Droits de l'Homme a également jugé "sans ambition" la prestation d'Emmanuel Macron sur les questions migratoires:
"Son avis sur les délinquants de la solidarité, c'est vraiment méconnaître cette générosité qui vient en assistance à des personnes en danger. La façon dont il a eu d'opposer les français et les étrangers ne va pas dans le bon sens. Nous nous battrons pour essayer de faire reculer les textes qui vont être en débat et agir s'il le faut à côté des personnes pour qu'elles soient reconnues dans leur dignité là où elles doivent être en France.