RMC

Incidents au Stade de France: "Le chiffre sur les faux billets, c'est fantaisiste" selon Ronan Evain

La finale de la Ligue des champions organisée au Stade de France samedi soir a été entachée par des incidents à l'extérieur, qui ont provoqué le report du coup d'envoi. Pour Ronan Evain, directeur général de Football Supporters Europe et présent au stade avec une mission pour un programme d'observation avec l'UEFA, les faux billets n'étaient aussi nombreux, contrairement aux affirmations du gouvernement et du préfet.

Supporters, forces de l’ordre, organisateurs… Qui est responsable du chaos qui a entouré la finale de la Ligue des champions samedi au Stade de France? Depuis deux jours, les parties se rejettent la faute.

Accusé, l'exécutif se défend et convoque ce lundi matin une réunion au ministère des Sports, autour de la nouvelle ministre, Amélie Oudéa-Castera. Elle déplore surtout qu'il y ait eu "30.000 à 40.000" faux billets. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé de saisir la justice pour cette fraude massive aux faux billets.

Mais pour Ronan Evain, directeur général de Football Supporters Europe et présent au Stade de France avec une mission pour un programme d'observation avec l'UEFA, cette explication ne tient pas.

“Le chiffre avancé par la préfecture de police de 30.000 à 40.000 faux billets est complètement fantaisiste. Pour avoir observé les entrées pendant plusieurs heures, il y avait effectivement quelques faux billets et il y avait surtout des fausses accréditations. Mais c’était vraiment marginal. Le problème, c’est qu’un pré-filtrage a sauté à cause d’un goulot d’étranglement qui venait du RER B”, explique-t-il.

Un manque de communication des forces de l'ordre

En effet, une grève des transports était prévue ce samedi sur deux lignes de RER, le A et le B. Pour Ronan Evain, c’est ce qui est à l’origine du désordre devant le stade.

“Une fois que ce pré-filtrage a sauté, à cet endroit-là, tout le monde pouvait entrer. L’information a circulé très rapidement chez les supporters, mais aussi chez des jeunes locaux sans aucune affiliation aux clubs. Des images ont circulé sur les réseaux sociaux et je crois que ça a créé un appel d’air qui a mené à la situation qu’on a vu”, assure-t-il ce lundi sur RMC.

Il indique également que les personnes qui ont réussi à escalader les grilles du stade et à s’introduire dans celui-ci sans billet sont très minoritaires. "Les grilles sont très hautes, donc les passer, c’est une vraie performance sportive. De ce que j’ai pu observer, il y a très peu de monde qui a réussi à passer par rapport à la foule qui circulait autour du stade pour trouver un point d’entrer”, appuie-t-il.

Ronan Evain dénonce aussi un manque de communication flagrant des autorités samedi soir. “Les supporters anglais sont habitués à des mégaphones ou à des policiers à cheval. Et il n’y avait ni l’un ni l’autre, et ça a ajouté de la panique à la panique”, estime-t-il.

La situation de samedi soir pose questions et des responsabilités devront être trouvées. Car il faudra trouver des solutions pour que ce type de situation ne se reproduise pas alors que la France doit accueillir coup sur coup la Coupe du monde de rugby en 2023, puis les Jeux olympiques, à Paris en 2024.

Guillaume Descours