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Insultes, bizutage, humiliations... une plainte contre la base aérienne d'Ochey, en Lorraine

Cinq militaires, des officiers, un pilote, des hommes, des femmes, ont décidé de porter plainte pour harcèlement moral qui se seraient produits sur la base aérienne d'Ochey, près de Nancy, en Lorraine.

Ils dénoncent des brimades, des reproches injustifiés, des insultes mais aussi des bizutages visant à humilier les gens. Ces victimes font état de harcèlement moral, de surcharge de travail, de dénigrement permanent, d’insultes misogynes. Tout ça, selon leur avocat, parce qu’elles ne prennent pas assez part aux soirées alcoolisées.

"On demande aux femmes de montrer leurs seins aux pilotes lorsque qu’ils atterrissent ou lorsqu’ils décollent"

"Vous avez par exemple dans le cadre d’opération de bizutage, des gens qui se retrouvent attachés avec les bras sur un bâton, ligotés, aspergés de produit inflammable, raconte Maître Frédéric Berna. Pour les femmes, ont leur demande d’aller en bout de piste et de montrer leurs seins aux pilotes lorsque qu’ils atterrissent ou lorsqu’ils décollent".

L'avocat des victimes explique également avoir recueilli des témoignages mais aussi des vidéos de ces pratiques. Des rites initiatiques qui ont poussé certains militaires de cette base aérienne, des pilotes, des officiers, à demander une mutation, à se mettre en arrêt maladie prolongé et même, dans certains cas, à démissionner.

"Il faut espérer que de tels agissements seront l’objet d’une enquête sérieuse"

Maître Berna parle d'une véritable omerta qu’il compte bien faire cesser.

"Mes clients font preuve de beaucoup de courage et j’espère que leur exemple pourra être suivi et que les langues pourront se délier. Il faut espérer que de tels agissements seront l’objet d’une enquête sérieuse et exhaustive de la part de la Justice française".

Le procureur de la République de Metz, territorialement compétent pour cette affaire, a été saisi.

La plainte vise également à vérifier si certains actes sont seulement sexistes ou s'ils s'inscrivent en agressions sexuelles. Le responsable de la base, le colonel Alexandre Rochard explique, lui, dans l'Est Républicain ne pas être au courant de cette plainte. Il admet également ne pas avoir le droit de commenter les procédures judiciaires, s'il y en a.

Martin Bourdin (avec Maxime Trouleau)