"J'aimerais trouver un emploi, je suis prêt à travailler": après avoir été évacués du camp d'Aubervilliers, des migrants parisiens toujours en attente
Ce mardi, cela fera une semaine que le camp de migrants, porte d’Aubervilliers, au nord de Paris, a été démantelé. Le 60e démantèlement depuis 2015.
Des demandeurs d’asile notamment, qui dormaient dans des conditions indignes, en bordure du périphérique, sous des tentes ou dans des cabanes de fortune, parfois depuis plus d’un an.
Au total 1.436 personnes dont 93 enfants et 1.187 hommes isolés avaient été évacuées. Ils ont été pris en charge dans 20 lieux, dont des gymnases.
"La rue c’est vraiment pénible"
Alors que deviennent-ils après ce type d'opération? Dans un gymnase, aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, 50 hommes isolés sont temporairement hébergés.
Arrivé en France en 2017, Mazine, Soudanais de 25 ans a passé plusieurs mois dans la rue, porte d’Aubervilliers entre autres: "La rue c’est vraiment pénible. Il fait froid. Là c’est le jour et la nuit, je suis à l’abri, en sécurité, j’ai un lit et 3 repas par jour".
Sa demande d’asile a été refusée. Il passera minium deux mois dans ce gymnase. Et ensuite? Il n’en sait rien: "J’espère avoir logement, que la France me donne ce droit et j’aimerais trouver un emploi, je suis prêt à travailler".
"Près de 20% étaient déjà des réfugiés statutaires, ce qui montre la difficulté de la situation"
Cette semaine, les quelques 2.000 migrants évacués ont tous été recensés et trois groupes se distinguent. Didier Leschi est le directeur général de l’office français de l’immigration et de l’intégration.
"Près de 20% étaient déjà des réfugiés statutaires, ce qui montre la difficulté de la situation. La moitié n’a pas vocation pour beaucoup d’entre eux, à rester sur le territoire national. Enfin, le dernier volume, on les a incité soit à demander l’asile, soit pour ceux qui sont déjà en procédure d’asile, on va les orienter vers des centres d’hébergement dans les régions françaises".
Selon lui, ces orientations devraient durer environs deux mois et demi. Mais les associations craignent qu’une majorité de ces migrants retourne dans la rue.