"On aura toujours des personnes dans le besoin": les riverains sceptiques après l'évacuation d'un camp de migrants dans le nord de Paris

Après l'évacuation d'un camp de migrants Porte de la Chapelle, certains riverains estiment que les déplacés vont revenir, malgré les annonces de Christophe Castaner.

Opération de grande ampleur jeudi dans le nord-est de la capitale. Plus de 1.600 migrants ont été évacués de campements insalubres porte de la Chapelle, emmenés en bus dans une quinzaine de gymnases d'Île-de-France et dans des centres d'accueil.

Pendant 4 ans, Mehdi a vu les migrants du camp chaque jour en allant travailler, mais n'a jamais été dérangé par leur présence: "J’étais juste attristé pour eux. Dans le quartier il y a toujours eu des personnes dangereuses, mais eux pour la plupart ils n’ont jamais été dangereux", assure-t-il.

De son côté, Tracy qui vit en face du camp depuis plusieurs années, ne croit pas à une évacuation définitive : "Ça va être rebelote, toujours la même chose, on aura toujours des personnes dans le besoin qui vont se retrouver devant nous mais on ne peut rien faire, c’est juste triste".

Optimisme

Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner assure que l'Etat est en capacité d'accompagner ces migrants pour éviter une nouvelle réinstallation. Une annonce qui ravit Loïc Guézot, président de l’association de riverains Demain La Chapelle.

"Après 58 mise à l’abri, la 59ème est suivie d’un ensemble d’annonces qui semble aller dans le bon sens. C’est maintenant dans les semaines et mois qui vont arriver qu’on va voir comment va se passer la prise en compte, la mise et l’abri et l’intégration de ces personnes", se félicite-t-il optimiste.

Un autre camp de migrants, situé porte d’Aubervilliers à proximité de celui de La Chapelle, est dans le viseur des autorités. Il doit être évacué dans les prochaines semaines.

Valentine Rault (avec Guillaume Dussourt)