Kebabs, barber, "tous les 2m, c’est la même chose": un maire veut reprendre la main sur le commerce local

Comment rendre attractifs les centres-villes, faire venir des magasins, et lutter contre la désertification? C'est la question que se pose de nombreux maires dont celui de la petite ville de Clermont dans l'Oise où le maire veut garder la main sur l'installation des commerces, pour éviter la multiplication des barbers shops et des kebabs.

A Clermont dans l'Oise, la mairie veut garder la main sur l'installation des commerces dans le centre. Pour éviter l'uniformisation des commerces et la multiplication des barbiers ou kebabs dans cette ville de 10.000 habitants, 300.000 euros ont été prévus dans le budget 2025 pour permettre à la ville de racheter des immeubles.

Un moyen pour la municipalité d'avoir un droit de regard sur les commerces qui s'implanteront ensuite dans ces locaux.

Sur les 200m de la rue commerçante, trois kebabs et six coiffeurs. “Ça manque de diversité dans les commerces”, indique un habitant. “Tous les deux-trois mètres vous avez à peu près la même chose, kebabs, barbers”, ajoute une autre.

Même type de commerce dans la même rue mais chacun y trouve sa place assure Ouss qui travaille dans un des barber shop depuis deux ans. “On n’a vraiment pas la même clientèle. Chacun a sa façon de travailler”, appuie-t-il.

Le salon connaît même un certain succès. “On a du monde, on a des clients qui sont satisfaits”, appuie-t-il.

Conserver la main sur l'implantation des commerces

L'achat d'immeuble par la mairie pour garder la main sur les nouvelles des boutiques, est envisagé par la municipalité.

"Ce sont les propriétaires des murs qui choisissent les commerçants en question. Et à un moment donné, il s'agit d'avoir des commerces divers et variés et pas simplement que des kebabs, ou des barbers shops. Ca m'arrive de me promener dans la ville et je ne peux pas dire qu'il y a énormément de clients", explique Lionel Ollivier, maire PS de Clermont, invité ce lundi matin sur RMC.

L'invité de Charles Matin : Barbiers, kebabs, un maire de l'Oise veut les limiter - 07/04

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Et face à ceux qui dénoncent des commerces ouverts pour faire du blanchiment d'argent, de la drogue notamment, le maire répond. "Qu'il y ait peut-être du trafic de drogue sur la commune, je ne suis pas un bisounours, ça doit très certainement exister mais moi ce qui m'intéresse c'est de maintenir à tout prix les commerces locaux, et les commerces de qualité avec une diversité", appuie-t-il.

300.000 euros sont sur la table pour acheter et rénover trois immeubles. “C’est vrai que je préférerais peut-être les mettre sur autre chose mais ça fait partie du rôle d’une commune d’essayer d’accompagner le commerce local pour mettre les activités dont on veut et qu’elle soit sur la place publique”, assure le maire.

Un projet de librairie associative, de salon de thé et de brasserie sont envisagés

Léonie Guilbaut avec Guillaume Descours