L'Assemblée nationale songe à rallonger le délai légal pour avoir recours à une IVG

Pourra-t-on bientôt avorter jusqu'à la 14e semaine de grossesse ? Une proposition de loi en ce sens est examinée ce matin à l'Assemblée nationale. Elle propose de rallonger de deux semaines le délai légal pour avoir recours à une IVG.
À la maison des femmes où elle consulte, Mélanie Horoks voit quasiment chaque semaine des patientes qui souhaitent avorter, mais qui ont dépassé le délai légal. Et les profils sont multiples.
“Ca peut être une femme qui ne s’est pas rendue compte qu’elle est enceinte. C’est un peu du déni aussi, elles espèrent qu’elles ne sont pas enceintes et elles se disent ‘non, ça va aller’. Et puis à un moment elles se rendent compte qu’il faut se rendre à l’évidence, mais parfois, il est trop tard”, explique-t-elle.
Un risque de complication?
Pour les aider, Mélanie Horoks est donc largement favorable à un allongement du délai légal. Ce n'est pas le cas d'Amina Yamgnane, gynécologue à Paris, qui craint que cela incite certains médecins à refuser de pratiquer l'IVG.
“D’une part, parce que c’est plus compliqué. Donc il n’y a aucun chirurgien qui veut aller au bloc opératoire pour avoir des complications. Et ensuite parce que pour les équipes, ce n’est pas rien de sortir un fœtus de 16 semaines. Ce sont des gros fœtus. Même si sur le plan éthique, on est prêt à le faire, il faut quand même s’y coller tous les matins”, indique-t-elle.
Pour elle, si trop de femmes dépassent les 12 semaines, c'est que les délais de prise en charge sont trop longs. Elle recommande donc plutôt de mettre les moyens pour que chaque patiente, où qu'elle soit en France, puisse être reçue rapidement.