L'association "Ni putes ni soumises" expulsée de ses locaux de Montreuil faute de subvention

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L'association "Ni putes ni soumises" se retrouve à la rue. Dès le 1er janvier, mercredi, elle sera expulsée de ses locaux situés à Montreuil en Seine-Saint-Denis, à cause de près de 11.000 euros de loyers impayés.
L'association qui se bat en faveur de l'émancipation des femmes dénonce l'inaction du gouvernement alors même que la lutte contre les inégalités entre les sexes est censée être “la grande cause du quinquennat”.
Des cartons en nombre dans les locaux de l'association. "On essaye de trouver une solution pour pouvoir stocker nos meubles", explique une bénévole.
Faute de subvention, le collectif "Ni putes ni soumises" se retrouve sans pied-à-terre pour accueillir les femmes victimes de violences. Stéphanie Rameau, présidente de l'association est en colère.
"L’essence même, c’est d’accueillir les femmes victimes de violence. Les femmes qui viennent et à qui on a dit ‘ça va fermer’, elles ont pleuré et se sont demandées ‘mais où est-ce qu’on va aller ?’. Des autres structures comme nous, elles existent, mais elles sont saturées. Dans une association, c’est ce qui coûte le plus cher l’accueil des femmes victimes de violences"; explique-t-elle.
D'autres organisations féministes inquiètent
Et cette absence de subvention inquiète aussi d'autres organisations féministes. Pour Alyssa Ahrabare, porte-parole d'Osez le féminisme, la force de "Ni putes ni soumise" est aussi de couvrir les quartiers populaires.
"C’est vrai qu’elle a cette spécificité de changer les consciences dans des sphères ou face à des personnes auxquelles la plupart des autres associations féministes n’ont pas forcément accès. C’est d’autant plus dramatique ce qui est en train de se passer", indique-t-elle.
Pour justifier la fin de subvention de "Ni putes ni soumises", le cabinet de la secrétaire d'Etat à l'Égalité Homme-femme, Marlène Schiappa affirme dans le Journal du Dimanche que "les militantes ou les projets ne sont pas au rendez-vous."