RMC

L'expulsion des sans-papiers aurait coûté 500 millions d'euros à l'Etat en 2018

Un rapport parlementaire sur le coût des reconduites à la frontière montre une facture salée: 500 millions d'euros pour les expulsions forcées en 2018, bien plus que lorsqu'il s'agit de retours aidés.

Leur nombre n'a jamais été aussi élevé depuis 10 ans. Le coût pour les financements publiques également. La facture pour l'Etat des expulsions de sans-papiers s'élèverait à un demi-milliard d'euro en 2018. 

Lorsqu'une personne en situation irrégulière est reconduite par des policiers ou des gendarmes, l'Etat dépense 13.800 euros en moyenne.

Cette somme comprend le contrôle et l'interpellation, la procédure administrative en préfecture, la surveillance en centre de rétention administrative, les frais de justice et aériens pour le retour en avion.

Les expulsions forcées coûtent six fois plus chères qu'un retour aidé

Tout ça a un prix. C'est 11.300 euros de plus que lorsqu'il s'agit d'un retour consenti, avec une aide financière. L'incitation, moins onéreuse et pourtant moins répandue que l'expulsion forcée, représente 7 à 8 cas sur 10 en France. 

C'est pourquoi l'un des deux auteurs du rapport parlementaire, le député Modem, Jean-Noël Barrot, souhaite favoriser les retours aidés. 

Selon lui, l'argent accordé aux sans papiers pour qu'ils rentrent dans leurs pays d'origine n'a pas d'effet d'aubaine. Et pour certaines destinations, si l'on augmente l'enveloppe, le taux de retour est même en hausse.

Anne-Sophie Balbir avec Julien Vattaire