"L'inflation touche fortement les plus pauvres": l'alerte du président des Restos du Coeur
"L'inflation touche et va toucher encore plus fortement les plus pauvres". Le président des Restos du Coeur, Patrice Douret, a lancé un cri d'alarme ce lundi matin sur RMC, expliquant que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation de ces derniers mois.
Patrice Douret, dont l'association accompagne 1.2 millions de personnes ayant du mal à se nourrir correctement, lance en ce sens un appel un prochain gouvernement.
"Notre responsabilité est de souligner les inquiétudes sur l'aide alimentaire dans les prochains mois parce que l'inflation galopante affecte fortement nos achats alimentaires. Il y a un risque 'd'effet ciseau' entre des ressources qui vont peut-être s'amoindrir et des dépenses beaucoup plus fortes."
Les président des Restos assure qu'il compte continuer à acheter les produits qui sont fortement impactés par les hausses des prix comme l'huile par exemple pour ne pas priver les bénéficier. "Ces dernières semaines, nos achats ont augmenté de 10 %, mais nous ne devons pas dégrader notre offre alimentaire", souligne-t-il.
"Sans les bénévoles, nous ne pouvons pas faire notre travail"
Concernant la proposition du gouvernement d'instaurer un "chèque alimentaire" pour aider les plus précaires à se nourrir, Patrice Douret dit "attendre les détails de l'application" de cette mesure qui pourrait rapidement être stigmatisante, même si c'est toujours un coup de pouce bienvenu.
"Ce sera sûrement utile, comme tout dispositif qui aide les plus démunis à s'en sortir. Mais on ne connaît pas tous les contours du projet et cela devra être complémentaire à d'autres actions, notamment l'accompagnement." Il estime également que, psychologiquement, il peut y avoir un effet "stigmatisant" de payer en caisse des magasins avec ce "chèque précarité".
Patrice Douret assure que si les moyens économiques de l'association sont touchés, les 70.000 bénévoles poursuivent un travail acharné, malgré toutes les crises, mais il craint de devoir également aider les aidants.
"L'inflation touche aussi fortement les bénévoles qui se déplacent beaucoup. Pour les plus démunis, qui ne payent pas d'impôt, une mesure qui serait essentielle, c'est le crédit d'impôt pour le remboursement des frais de déplacement. Ce serait un engagement fort, comme le don de RTT. Sans les bénévoles, nous ne pouvons pas faire notre travail", conclut-il.