RMC
Société

La CAF ne traite pas son dossier à temps: une mère isolée perd sa pension alimentaire

placeholder video
RMC s’engage auprès de Magalie, une maman célibataire isolée qui ne perçoit plus l’allocation de soutien financier, versée par la CAF, depuis septembre.

Magalie élève seule son fils de 14 ans, Élio, depuis sa naissance. Son ex-conjoint paie rarement la pension alimentaire, pour ne pas dire jamais. Elle bénéficie donc de l’allocation de soutien financier. Versée par la CAF, cette aide lui assure un minimum de ressources, en attendant que l’État contraigne le papa à payer ce qu’il doit.

Magalie doit renouveler son dossier tous les deux ans. Alors qu’elle a tout fait dans les règles, elle ne touche plus rien depuis la rentrée.

“Je me suis sortie d’une situation compliquée, j’ai fait ce qu’il fallait, et je me retrouve avec ce budget en moins. 200 euros, c'est important, vu le contexte. Je fais tout ce qu’il faut, mais parce qu’ils ont du retard, je me retrouve avec ça en moins. Je ne sais pas comment je vais faire”, témoigne-t-elle.

RMC contacte la CAF qui résout le problème en... une journée

RMC s’engage avec vous” a contacté la CAF de Vendée. Et en seulement 24 heures, le problème était réglé. Magalie a reçu les allocations de septembre et octobre la semaine dernière, et les versements vont reprendre normalement tous les mois.

Ce système d’allocation de soutien financier est loin d’être parfait, mais c’est pourtant le seul dispositif financier réservé aux familles monoparentales. D’abord, son montant est jugé bien trop faible par les bénéficiaires: 187€ par mois et par enfant, quels que soient les revenus et la situation.

Ensuite, si le parent se remet en couple, il perd cette aide. Totalement injuste pour les associations. Enfin, il revient au parent isolé, dont 80% sont des femmes, de s’occuper de toutes les démarches. Et c’est épuisant.

“Je trouve cela injuste. Ce que je veux, c’est qu’il ait autant de devoirs que moi, et qu’on ne laisse pas tout reposer sur moi. Aujourd’hui, je dois gérer seule les besoins de notre enfant. Mais je ne suis pas la vierge Marie”, souffle Magalie.

700.000 familles monoparentales confrontées à des impayés

Les chiffres de la Caisse nationale d’allocation familiale sont affligeants: près de 700.000 familles monoparentales sont confrontées régulièrement à des impayés, ce qui représente sept pensions alimentaires sur dix qui ne sont pas honorées. Pourtant, elles résultent toujours d’une décision d’un juge, et les sanctions sont rares.

Un nouveau système existe bien, il est même automatique depuis le début de l’année: l’intermédiation. L’ex-conjoint verse la pension à la CAF, qui la donne au parent isolé. Mais ça ne marche que pour les couples séparés depuis 2023.

Résultat: des associations militent pour un prélèvement à la source obligatoire, comme la “Collective des mères isolées” dont font partie Sarah Margairaz et Dorothée Noël.

“Pour rappel, dans le Code Civil, il est bien dit que chaque parent doit subvenir aux besoins de son enfant. Au même titre qu’on prélève l’impôt à la source, pourquoi ne prélèverait-on pas la pension alimentaire à la source?”, questionnent-elles.

Un groupe de travail transpartisan s’est constitué à l’Assemblée nationale le mois dernier, sur le thème de l’accompagnement des familles monoparentales. Un texte pour faciliter le quotidien des parents isolés qui touchent une pension alimentaire devrait être proposé au printemps prochain.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet