RMC
Société

Le seuil de pauvreté de nouveau en augmentation en 2024: "Un emploi ne protège plus"

placeholder video
Le seuil de pauvreté subjectif moyen est en augmentation de 19 euros par rapport à 2023, soit 1.396 euros, révèle ce jeudi un sondage Ispsos pour le Secours populaire. 40% des Français déclarent ainsi avoir déjà connu une situation de pauvreté. La précarité alimentaire ne faiblit pas, en témoigne l'affluence dans les centres de distributions alimentaires.

40% des Français ont déjà connu une situation de pauvreté, selon un sondage Ipsos commandé par le Secours populaire, dévoilé ce jeudi 12 septembre. "80% des ouvriers (+6 points en un an), 70% des 45-59 ans (+10 points en un an) et 69% des personnes vivant en zone rurale ont déjà connu ou été sur le point de connaître la précarité au cours de leur vie", précise l'étude.

La précarité sévit et augmente en France, où 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont le seuil subjectif moyen (1.396 euros, en augmentation de 19 euros par rapport à 2023) est désormais quasiment équivalent au montant du SMIC net (1.398€), fait savoir Ispsos.

Malgré un contexte d’inflation en baisse, les prix de la nourriture restent toujours trop élevés après des fortes hausses ces deux dernières années, conduisant de nombreuses familles à faire appel à des associations.

"La première fois qu'ils m'ont donné à manger, j'ai pleuré"

La précarité alimentaire, surtout, est prégnante. Quelque 140 personnes étaient présentes à la distribution du Secours Populaire, à Savigny-sur-Orge, ce mercredi. Légumes, yaourt, conserves... Yaqueline se dépêche d’attraper les dernières provisions. "La première fois que je suis venue et qu’ils m’ont donné à manger, j’ai pleuré", confie-t-elle au micro de RMC. Elle était à l’époque à la rue et sans emploi.

Depuis, elle est de nouveau salariée. Mais avec un salaire de 1.300 euros par mois, aides comprises, ça ne suffit pas. "Vous allez dans un supermarché, trois petits morceaux de viande, c’est déjà 6 euros. Quand on a trois enfants, ce n’est pas évident de s’en sortir."

Précarité étudiante : les distributions alimentaires continuent même l'été
Précarité étudiante : les distributions alimentaires continuent même l'été
1:02

"L'argent rentre et sort aussitôt"

Belinda a elle aussi du mal à boucler les fins de mois. Seule à travailler avec quatre enfants à charge, forcément, des concessions s’imposent. "Mon fils rentre à l’école, il a besoin d’un ordinateur. Je lui dis d’attendre. Dès que l’argent rentre, l’argent sort aussitôt", déplore cette mère de famille.

Chaque semaine, de nouvelles personnes demandent de l’aide, souligne Olivier Grinon, secrétaire générale du Secours populaire de l’Essonne. "Vous avez des catégories qui émergent de plus en plus, des personnes avec emploi au Smic qui se retrouvent en difficulté. Un emploi ne protège plus de la pauvreté", constate-t-il.

Une situation préoccupante car même si les dons sont en hausse, ils ne permettent pas de combler l’augmentation de 10% des bénéficiaires par rapport à l’année dernière.

Amélie Courtet avec Léo Manson