La tradition du "cou de l'oie" attaquée en justice par les défenseurs des animaux

Un cavalier à cheval attrape le cou d'une oie morte pour tenter de lui arracher la tête pendant le Festival de la Saint-Jacques, dans le village d'El Carpio de Tajo, Tolède, Espagne, le 25 juillet 2023. Le festival, à l'origine un exercice d'entraînement militaire à l'époque médiévale utilisant des animaux vivants, voit des cavaliers galoper vers des oies suspendues par leurs pieds tandis que le participant à cheval tire sur le cou de l'oiseau jusqu'à ce qu'il soit arraché. - OSCAR DEL POZO / AFP
L'association de défense animale One Voice a annoncé jeudi à l'AFP avoir porté plainte contre le maire de Saint-Bonnet-près-Riom (Puy-de-Dôme) et les organisateurs de "la fête du cou de l'oie".
Le maire du village, Denis Rougeyron, a lui indiqué avoir déposé deux plaintes après avoir reçu des menaces à la suite de la dernière édition, en septembre.
Une "tradition" qui consiste à... frapper des animaux morts
Lors de cette fête folklorique, de jeunes conscrits -qui ont 18 ans dans l'année- doivent frapper des animaux morts, avant de leur arracher le cou, pour marquer leur entrée dans l'âge adulte.
"Quelle société construit-on autour de ce type d'événement où de jeunes gens sont applaudis parce qu'ils martyrisent le cadavre d'un animal?", s'interroge la présidente de One Voice, Muriel Arnal.
L'association a déposé une plainte auprès du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand "pour savoir dans quelles conditions ces animaux sont tués. Il y a des réglementations et nous ne sommes pas sûrs qu'elles soient appliquées", a-t-elle ajouté.
"Ce jeu existe, il ne sera pas supprimé"
Elle avait diffusé en septembre des images de la "fête du cou de l'oie", qui avaient beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux.
Interrogé par l'AFP, Denis Rougeyron a pointé un "déferlement de haine et de menaces" après la diffusion de cette vidéo, disant avoir déposé plainte "en tant que maire et à titre personnel".
"Ce jeu existe, il ne sera pas supprimé, je ne force personne à venir le voir. Je ne comprends pas cette polémique depuis cette année, d'autant que nos habitants sont attachés à une tradition qui remonte au Moyen-Age", a-t-il ajouté.
Sur le site de sa commune, il défend "une tradition ancestrale qui donne tant de joie à nos jeunes conscrits".
Il a également fait valoir que des fêtes identiques sont organisées dans l'Allier ou à Bayonne. Muriel Arnal espère de son côté que la plainte permettra de "dissuader les autres villes" d'organiser ce type d'événement.