La ville d'Amiens prend un arrêté anti-mendicité dans son centre-ville

La maire UDI d'Amiens, Brigitte Fouré, a annoncé ce lundi la mise en place, de mai à août, d'un arrêté anti-mendicité dans le centre-ville. "Parfois, on a des personnes sans domicile qui peuvent être agressives et qui peuvent produire l'effet de chasser les clients des commerces" a-t-elle expliqué auprès de France Bleu pour justifier sa décision.
L'arrêté pris "à titre expérimental" permettra à la police municipale de verbaliser les SDF au comportement agressif ou leur demander de partir. La maire d'Amiens précise également "qu’il y a beaucoup de mesures prises pour les plus démunis et qu’il faut que chacun soit respectueux de l'autre". L’objectif étant surtout, selon elle, "de marquer le coup vis-à-vis des sans- abris pouvant venir de l'extérieur".
La mendicité n'est plus un délit depuis 1993
Depuis 1993, la mendicité n'est plus considérée comme un délit, après une réforme du Code pénal. C'est ce qui avait incité, la même année, plusieurs mairies à prendre des arrêtés anti-mendicité. Ceux-ci avaient été attaqués par des associations mais validés par la justice, deux ans plus tard, à condition qu'ils soient pris à une période donnée et avec une délimitation précise.
"Juridiquement intenable"
"Les populations vont être d'accord, il y a beaucoup d'hypocrisie sur le sujet", a estimé Daniel Riolo sur RMC dans Estelle Midi. Thierry Moreau y voit, lui, un arrêté anti-mendicité "global", qui ne fera pas la distinction entre un comportement agressif ou non: "C'est juridiquement intenable". "Si c'est juste pour les chasser, sans apporter de solution, c'est épouvantable", acquiesce Périco Légasse.
Pour Erwann, auditeur RMC, habitant du Morbihan et lui-même ancien mendiant, "c'est affreux". "Je n'avais pas de logement à mon retour du service militaire, j'ai dû mendier pour trouver un logement", a-t-il expliqué. "Mais ceux qui sont agressifs, je ne suis pas d'accord", a concédé néanmoins Erwann.