Le débat PS vu du plateau: Hollande déjà vainqueur ?

Le troisième et dernier débat entre les six candidats à la primaire PS se déroulera en exclusivité ce soir sur RMC et BFMTV à partir de 20h. - -
Ils ont beau officiellement critiquer les sondages, en disant que personne ne connaît le nombre exact de Français qui iront voter ni leur profil, les candidats, eux, ont déjà les résultats. C’était frappant hier soir. Les deux favoris avaient déjà la tête dans le second tour. Martine Aubry était confiante. Certes, elle sait qu’elle sera derrière François Hollande au premier tour. Mais elle pense qu’elle se situe plus au centre de gravité du PS que son rival. Et donc qu’elle rassemblera davantage pour le dernier round. François Hollande, lui, voit encore plus loin. Je lui ai demandé après l’émission s’il pensait au second tour Il m’a regardé et m’a dit : « Lequel ? Celui du 16 octobre ou celui du 6 mai ? ». Le 6 mai c’est bien sûr le second tour de la présidentielle.
Les challengers, comme Ségolène Royal, ont rendu les armes
Bien sûr, il y aura forcément des surprises dimanche. Prudence donc. Mais même les challengers, comme Ségolène Royal, ont rendu les armes. C’était particulièrement frappant lorsqu'on a demandé à François Hollande s’il était un « notable banal » ? C’est ce qu’avait dit de lui Ségolène Royal dans le reportage de Canal + diffusé la veille du débat. Et bien c’est la présidente de Poitou-Charentes qui a elle-même désamorcé sa bombe. Elle a répondu à la place de son ancien compagnon, en minimisant en quelque sorte ses attaques: « C'est un compliment, nous sommes tous des notables, nous sommes tous des élus ! Mais nous ne sommes pas tous des cumulards ». Il y a quand même eu quelques scuds envoyés par Aubry et Valls contre Hollande quand ils parlent de « cumulard ». Mais la principale attaque, celle de Royal, est neutralisée par Royal elle-même.
L'allégeance des vaincus au vainqueur
Même s'il ne s’agit pas d’une élection présidentielle, où c’est un combat à mort jusqu’au bout, tous les candidats ont intégré la présence certaine de François Hollande au second tour, et même sa possible victoire. Donc plus personne ne peut se permettre de se fâcher avec le favori. C’est ça la politique, la loi du plus fort. Du coup, François Hollande, après l’émission, a adressé un satisfecit à tout le monde: « Il pouvait toujours y avoir un risque dans un débat, une phrase mal comprise, une réponse mal formulée, une attaque qui aurait pu désarçonner. Je remercie donc mes camarades de ne pas avoir eu ce type d'affrontement ». L’heure est au grand pardon…
Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce jeudi 6 octobre 2011 sur RMC avec Christophe Jakubyszyn et Jean-Jacques Bourdin :