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"Le problème, c’est les conditions": un maire breton ne veut pas accueillir les sans-abri de Paris

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Dans "Charles Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, le maire de Bruz (Ille-et-Vilaine) explique pourquoi il s’oppose à l’accueil de sans-abri venant de région parisienne.

Des sans-abri de Paris et sa région "déménagés" vers d’autres territoires, avant les Jeux olympiques 2024. A l’Assemblée nationale, début mai, le ministre du Logement Olivier Klein relevait que l’afflux de clientèle prévu pour la Coupe du monde de rugby cet automne puis les JO l'année prochaine allaient contraindre de nombreux hôteliers parisiens à refuser les sans-abri. D’après la députée Maud Gatel (Modem), près de 5.000 chambres d’hébergement d’urgence sont perdues. Des milliers de sans-abri seront donc incités à quitter la capitale pour rejoindre des centres dans d’autres régions.

A Bruz (Ille-et-Vilaine), le maire a été prévenu du projet d’installation d’un centre d’accueil. "C’est le secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine qui m’a envoyé un petit SMS il y a trois semaines, pour me signaler que la préfecture avait l’intention d’installer un sas d’accueil pour les personnes déplacées de la région parisienne, explique Philippe Salmon (DVG) dans ‘Charles Matin’ sur RMC et RMC Story. L’idée, c’est que 50 personnes seraient accueillies temporairement dans ma commune et ensuite dispatchées dans les différents départements bretons. Ce serait le seul sas qui serait implanté en Bretagne. On ne m’a dit pas que c’était pour les JO. On a posé la question et on n’a pas eu de réponse franche, ni claire, par rapport à ça. Mais c’est vrai qu’on peut faire le parallèle avec les JO."

"Ce terrain est pollué aux hydrocarbures et aux métaux lourds"

Mais le maire de Bruz s’oppose à ce projet, en raison des conditions. "La préfecture a dit qu’elle mettrait les moyens pour les accueillir. Là où on n’est pas tout à fait d’accord, et on a émis un avis défavorable officiellement en conseil municipal, c’est par rapport au lieu d’accueil. Il serait situé sur un terrain qui appartient à la SNCF, donc à l’Etat. Pour nous, ce lieu d’accueil n’est pas approprié. C’est un terrain qui est coincé entre la ligne ferroviaire Nantes-Redon-Rennes, avec un certain trafic, et une caserne militaire. Donc déjà, le lieu n’est pas très propice. Et la difficulté, c’est ce que ce terrain est pollué aux hydrocarbures et aux métaux lourds. Le problème, c’est les conditions", souligne Philippe Salmon.

"On n’est pas contre la mise à l’abri des sans-abri, ajoute-t-il. Au contraire, la Bretagne a toujours été une terre d’accueil. La commune de Bruz accueille déjà des personnes qui sont en difficulté, des migrants en particulier. Nous avons aujourd’hui 22 logements qui sont mis à disposition du centre communal d’action sociale et d’associations qui s’occupent justement de l’accueil des migrants. Mais nous estimons que si nous voulons pouvoir intégrer facilement ces personnes, il faut leur donner des bonnes conditions d’accueil. Et nous estimons que ces conditions d’accueil ne sont pas réunies, par rapport au lieu et aussi à l’organisation. On nous dit que 50 personnes resteraient trois semaines sur la commune et seraient ensuite dispatchées sur toute la Bretagne. Mais aujourd’hui, tous les centres d’hébergement sont pleins."

Philippe Salmon craint aussi que des habitants fassent "un parallèle" avec Saint-Brévin (Loire-Atlantique). "C’est sûr qu’on peut faire un parallèle avec Saint-Brévin, même si la situation est différente parce que c’est un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Mais effectivement, je pense que la population va faire des parallèles avec cette situation."

LP