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"Le vrai gagnant des JO de Paris, c'est Tony Estanguet": l'avis tranché d'Arthur Chevallier

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La séquence des JO s’achève et tout le monde se félicite pour ce succès. Mais le grand gagnant des Jeux olympiques, ce n'est pas la France, c’est Tony Estanguet: c’est l’avis tranché d’Arthur Chevallier, écrivain et éditeur, dans "Apolline Matin" ce lundi, sur RMC.

Une star est née. Cet été, pour les Jeux olympiques et paralympiques, Tony Estanguet a éclipsé tous les autres et c’est lui que l’histoire retiendra. Le président du Comité d’organisation a réussi là où les femmes et les hommes politiques échouent depuis un bon moment: se faire aimer et faire aimer la France.

Les JO 2024 ont été un triomphe. Aujourd’hui, on a l’impression que c’est une évidence, mais c’était loin d’être le cas il y a six mois. Souvenez-vous, dès qu’on en parlait, c’était toujours la même chose, tout le monde se mettait à se plaindre et à râler. La France entière était prête à boycotter les JO. Et puis au mois de mai, Tony Estanguet apparaît sur nos écrans, la quarantaine, impeccable, beau. Il avait le sourire de Bill Clinton et la décontraction de Jean-Jacques Goldman. Il n’en faisait jamais trop. Tout était dans la sobriété.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
L'avis tranché d'Arthur Chevallier : Tony Estanguet, vrai gagnant des Jeux de Paris ? - 09/09
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Tony Estanguet a radicalement changé l’image des JO auprès des Français

Tony Estanguet a donné un visage humain à un événement qui avait surtout l’air d’être une opération de communication politique. On confondait en fait les Jeux avec ceux qui nous en parlaient. Le président, le gouvernement et la maire de Paris, tous impopulaires. Avec lui, c’était tout le contraire.

Il n’avait rien à voir avec la réforme des retraites, ni avec la dissolution, ni avec le Nouveau Front populaire. C’est devenu la seule figure d’autorité aimable, et le seul représentant acceptable de l’État. D’une certaine façon, il est apparu comme le Zorro des JO.

Et le fait d’être un ancien sportif l’a aidé. Pour une fois, on a l’impression que la fonction et les compétences sont réunies. D’ailleurs, la France adore transformer les sportifs en homme politique. La liste est longue: l’escrimeur Jean-François Lamour a été député et ministre, le judoka David Douillet député et ministre aussi, la karatéka Chantal Jouanno sénatrice et ministre, le sélectionneur du XV de France Bernard Laporte lui aussi ministre. Et n’oublions pas qu’Amélie Oudéa-Castéra, l'actuelle ministre des Sports démissionnaire, est une ancienne joueuse de tennis.

Ils ont d’ailleurs un point commun: ils sont tous de droite. Ce qui n’est pas si étonnant puisque, dans notre imaginaire, le sport correspond à des valeurs plutôt dites de droite: le travail, les efforts et la victoire.

Des ambitions politiques?

Pour l’instant, Tony Estanguet ne semble pas avoir d’ambition politique. Mais s’il y avait eu une élection présidentielle après les JO, il aurait pu la remporter. Tout simplement parce que c’est le seul à pouvoir les incarner. Les athlètes et les bénévoles jouent un rôle très important, ils sont des acteurs, parfois des stars, c’est vrai, mais ils sont trop nombreux pour qu’on n’en retienne qu’un seul.

Ils disparaissent en fait sous l’effet du nombre. Tony Estanguet, lui, représente la figure du chef et du leader. Il a gagné une guerre que tout le monde croyait perdue d’avance. C’est son nom qu’on continuera d’associer à un événement où la France est enfin redevenue une référence pour le monde entier. Et en France, la gloire, c’est tout.

Arthur Chevallier