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Les associations menacées de disparition dans la rue samedi: "Jamais de réponses à nos rapports"

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Les associations, pour la plupart en grande difficulté financière et menacées de disparition, se mobilisent ce samedi pour lancer un cri d'alarme. "Plutôt que d’envoyer des rapports auxquels on n’a jamais de réponse, on s’est dit qu’on allait se réunir", explique sur RMC Marc Dixneuf, directeur général de Aides.

"Il y a urgence": de nombreuses associations de solidarité sont menacées de disparition en raison de difficultés de financements, a alerté lundi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui appelle les acteurs du secteur à participer à une journée de mobilisation samedi.

"C’est ce qui s’est passé pour toutes les associations de la santé. Il y a un an et demi, une décision de l’État a imposé de revaloriser tous les salariés, comme cela avait été le cas pour le Ségur. C’est très bien : 183 € nets par mois mais c’est une somme importante", explique ce vendredi sur RMC Marc Dixneuf, directeur général de Aides, qui lutte notamment contre le VIH et les hépatites.

"On est obligés de le faire, mais l’État dit : 'On n’a pas l’argent'. Donc, pour l’association Aides, cela représente 1,2 million d’euros supplémentaires en 2025 pour les salaires."

D'autant que l'Etat n'a cessé de baisser les subventions, rappelle-t-il. On a des contrats pluriannuels avec l’État pour un montant donné et une année donnée, puis, au milieu de l’année, on nous dit : 'On va vous enlever 600.000 €'".

"Equation intenable"

"90.000 emplois sont menacés" sur près de 2 millions de salariés au sein des associations, tout secteurs confondus, à cause de cette "situation financière alarmante", a de son côté alerté, sur France Inter, Claire Thoury, sociologue et présidente du Mouvement associatif.

"C’est une équation intenable. On est pris dans un ciseau, et ça fait plusieurs années que ça dure, sans aucune base de prévisibilité. Heureusement, on a des donateurs qui nous soutiennent, et ça nous permet de tenir tout au long de l’année. Mais on n’arrive à recevoir les financements de l’État qu’en septembre ou octobre. En réalité, ce sont les donateurs qui avancent l’argent de l’État", développe Marc Dixneuf.

"Extrême fragilité"

Aide alimentaire, hébergement d'urgence, accompagnement vers l'emploi... Les associations de solidarité, secteur essentiellement financé par les pouvoirs publics, se trouvent dans une situation d'"extrême fragilité", estime auprès de l'AFP Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui compte 900 adhérents.

"Les associations, c’est du lien social, ce sont des actions collectives, concrètes. Plutôt que d’envoyer des rapports auxquels on n’a jamais de réponse, on s’est dit qu’on allait se réunir, au moins pour que le secteur associatif soit entendu, que sa pertinence et la compétence de ses salariés soient reconnues, et qu’on s’assoie à une table pour parler sérieusement", argumente Marc Dixneuf, à propos de la mobilisation de ce samedi.

LM