"On est à -54.000€": les associations de solidarité dans la rue samedi pour leur survie financière

Les associations de solidarité se mobilisent samedi partout en France, car elles craignent pour leur survie. Aide alimentaire, hébergement d'urgence, accompagnement vers l'emploi... 1 association sur 4 dans le secteur, dispose de moins de deux mois de trésorerie, d'après une enquête de la Fédération des Acteurs de la Solidarité parue en début de semaine. En cause: la hausse des coûts de fonctionnement couplée aux retards des versements de subventions.
La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) est un réseau de plus de 900 associations et 2.800 structures qui accueillent et accompagnent les personnes en situation de précarité.
D'après cette étude, 50,5% des structures subissent une dégradation de leur trésorerie ces trois dernières années. Près de 20% ont connu des découverts récurrents ces deux dernières années et 58,3% ont une visibilité inférieure à 12 mois sur leurs financements.
“Ça ferait un vide"
Pourtant, ces associations jouent un rôle vital au quotidien pour des millions de personnes dans le besoin. Autour d'un camion, qui offre boisson chaude et collation, Lahcène est attablé comme chaque semaine: “je suis venue boire le café comme d'habitude.” Cet ancien serveur, aujourd'hui à la rue, retrouve un peu de chaleur auprès des bénévoles de l'association les enfants du canal: “ils sont gentils avec moi, ils sont sympathiques.”
La structure, qui propose aussi des repas chauds, risque pourtant de disparaitre, ce qui inquiète Jean-Régis. “Ça ferait un vide et je ne pourrais peut-être plus aller au restaurant le mois prochain, ça pourrait me créer un déséquilibre”, explique-t-il à RMC.
"On est à -54.000 euros sur le compte"
Car le risque est là: les comptes sont dans le rouge. “On est à -54.000 euros sur le compte en banque”, assure Samira El Alaoui, la directrice, qui dit avoir aucune marge financière.
“Si on n’a pas les soldes des conventions 2025 qui tombent en octobre, je ne peux pas payer les salaires du mois d’octobre.”
Au-delà de son cas, c'est toute une branche qui demande de l'aide. “Nous avons besoin collectivement que les moyens soient donnés aux associations. Sans les efforts publics, on va avoir de très grandes difficultés”, dit Pascal Brice, Président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité. Et il y a urgence: 60% des structures interrogées disent avoir vu leur volume d'activité augmenter sur cette dernière année.