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Les HPI ou "Haut Potentiel Intellectuel": comment détecter et accompagner ces nouveaux surdoués

Ils semblent de plus en plus nombreux. Les HPI ou "Haut Potentiel Intellectuel" ont été mis en lumière par la série du même nom sur TF1. De plus en plus d'enfants sont testés, détectés. Mais comment les détecter? Comment les accompagner?

Vous connaissez Morgane Alvaro ? Incarnée par Audrey Fleurot, c'est le personnage star de la série HPI qui a vulgarisé ce terme de "Haut Potentiel Intellectuel". Ces individus surdoués ont obtenu plus de 130 points au test de Wechsler. Cette batterie de questions posées par un psychologue en un temps imparti existe en trois versions, une pour les moins de 6 ans, une pour les 6/17 ans et une dernier pour les adultes. HPI, ce n'est pas une maladie, il n'y a pas de traitement, c'est d'aileurs la raison pour laquelle on ne parle pas de diagostic, mais d'identification.

Si votre enfant a des facilités intellectuelles, c'est un possible signe d'HPI. C'est ce qui a mis la puce à l'oreille de Sophie, la maman de Catherine, 9 ans. Elle a été déterminée HPI en début d'année après avoir développé une phobie scolaire en classe de CE2 :

"Elle a su lire à 4 ans et demi. Dès la fin du CE1, elle était capable de faire des fractions, simples comme complexes. Sa facilité l'a rendue feignante car elle n'éprouvait aucun espèce d'intérêt. Elle s'est toujours ennuyé mais en CE2, ça s'est accentué. C'est une enfant discrète, respectueuse de l'institution scolaire mais qui souffre en silence. Son corps a commencé a être marqué par des plaques rouges puis elle avait mal au ventre, elle ne voulait plus aller à l'école le matin"

De plus en plus d'enfants testés

Des enfants comme elle est ce qu'il y en a beaucoup. Selon une estimation, environ 2.3 % de la population mondiale est HPI, un chiffre stable. Si vous avez peut être l'impression qu'il y a en a de plus en plus autour de vous, c'est tout simplement parce que de plus en plus d'enfants sont testés. "Il y a un effet de mode incontestable: comme il y a beaucoup plus de parents qui franchissent la porte d'un psychologue, on détecte de plus en plus de HPI." explique Jeanne Siaud Facchin, psychologue clinicienne.

Il y a une sorte d'effet de mode, explique aussi cette spécialiste. Mais comme à chaque effet de mode, il y a des risques de dérives. Les offres de tests se multiplent, alors que les questionnaires sur internet ne valent rien, pas plus que ceux réalisés par des psychiatres ou pédopsychiatres. Seuls les psychologues sont habilités à les réaliser. Ces tests coûtent relativement cher, entre 250 et 500 euros et ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale.

Le problème de l'accompagnement en classe

Une fois identifié, un enfant HPI n'a pas d'accompagnement spécifique en classe. Cela peut poser problème pour les enseignants. "C'est des enfants qui n'ont pas un comportement scolaire attendu" explique Denis Pares, enseignant dans le premier degré à Paris qui a eu un enfant HPI parmi ses élèves il y a quelques années.

"Il était dans le refus complet du rituel de la classe. Il a fallu ruser, l'apprivoiser, pour qu'il se mette au travail. C'est un enfant qui était un peu difficile. Sur un enfant autiste, par exemple, des collègues avaient des conseils assez pratiques, mais sur un enfant HPI, je n'ai eu que le médecin scolaire pour m'aider", explique-t-il.

En plus des médecins et psychologues scolaires, il y a désormais dans toutes les académies un référent dont la mission est d'etre un médiateur entre la famille et l'école en cas de conflit dans la prise en charge de ces enfants au quotidien.

Caroline Philippe (avec MM)