Les interruptions de matchs pour homophobie sont-elles efficaces? Ça fait débat sur RMC

Dimanche, lors de Monaco-Nîmes l’arbitre a menacé d’interrompre le match à cause de chants homophobes. vendredi, la rencontre Brest-Reims a elle été interrompue. C’était une première pour un match de Ligue 1. Et une semaine plus tôt, c’est un match de Ligue 2 qui a été arrêté pendant un moment. Mais des joueurs et des associations qui luttent contre l’homophobie sont dubitatifs quant à l’efficacité de la mesure.
"Il est impossible de rendre les tribunes moins grossières", voilà ce que dit Mathias Autret, un joueur brestois qui était sur la pelouse lors de la première interruption de match dans l’histoire de la Ligue 1.
Le président l’AS Nancy lui, condamne ces chants bien entendu mais assure que "es clubs n’arriveront pas à régler un problème de société". Du côté des associations sans être aussi pessimiste tous ne croient pas en l’efficacité de cette mesure.
"C’est contre-productif c’est évident"
"Il faut faire quelque chose mais j’ai bien peur qu’on tombe dans l’extrême, c’est-à-dire que les supporters le fassent exprès de chanter quand ils perdront 2-0. Ils préfèreront chanter des chants homophobes et perdre sur tapis vert. C’est contre-productif c’est évident", craint Yoann Lemaire, président de l’association "Foot ensemble".
"Il faut absolument sensibiliser et ouvrir le débat avec les supporters, parce que si ça arrive tous les week-end jusqu’à la fin de l’année ça va cristalliser la situation chez les supporters et même dans l’opinion publique", ajoute-t-il.
Ces interruptions de matchs sont saluées par des membres du gouvernement comme Roxana Maracineanu la ministre des Sports ou la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa. Des interruptions permises depuis le printemps par l’UEFA.
"On a tendance à banaliser l’injure homophobe"
"C’est une bonne chose que ce soit appliquée partout. Ces injures ne sont absolument pas nécessaires, elles sont homophobes et sanctionnables par la loi et les supporters doivent eux-aussi l’entendre", se félicite de son côté Kevin Galet, porte-parole de l’association "Fédération LGBTI+".
"Aujourd’hui on a tendance à banaliser l’injure homophobe comme étant une grossièreté normale. Les injures homophobes n’ont pas leur place dans les hôpitaux et les écoles pourquoi elles l’auraient dans les stades. Pour le moment les sanctions sont légères cela pourrait être beaucoup plus", ajoute-t-il.
Des sanctions qui pourraient être plus sévères, comme en Angleterre où un supporter de Chelsea a été interdit de stade pour trois ans et a reçu une amende de plus de 1000 euros pour des cris homophobes lancés en décembre dernier. Une sanction exemplaire certes mais une sanction isolée.