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Les jeunes utilisent de moins en moins les applications de rencontres pour trouver l'amour

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Les moins de 30 ans font de moins en moins confiance aux applis pour faire des rencontres... Et donc trouver l’amour ! C’est ce que révèle une étude de l’INED, l’institut national d’études démographiques, qui paraît ce mercredi matin.

Tinder, Fruitz, Bumble... 11% seulement des jeunes de 18-29 ans ont trouvé l'amour par une application de rencontre en 2023. C’est ce que révèle une étude de l’INED (Institut national d’études démographiques), qui paraît ce mercredi matin. Les relations qui se créent via ce moyen sont le plus souvent éphémères. D'après l'étude, 21% des jeunes adultes ayant connu une histoire d’un soir dans les 12 derniers mois ont rencontré leur partenaire via une application de rencontres. 16% des répondants ont eu une relation suivie, c'est-à-dire avec un "sexfriend" ou "plan cul régulier" via une application.

Les jeunes préfèrent donc plutôt miser, en priorité, sur leur entourage direct. Plus d'un tiers des répondants ayant été en couple au cours des 12 derniers mois (34%) ont rencontré leur moitié dans un lieu professionnel ou dans le cadre de leurs études. Ils sont 31% pour les relations suivies et 18% pour les histoires d'un soir.

Les lieux publics en deuxième position

Les lieux publics arrivent en deuxième position. Ils figurent parmi les endroits favoris pour envisager une histoire d'un soir (30%), notamment les bars, les boîtes de nuit, les concerts et festivals, ou encore, la rue. Devant ceux qui ont été en couple (23%) et ceux qui ont entretenu une relation suivie (21%).

C’est dans la rue à Nice, en levant le nez de son téléphone, que Jody, 27 ans, a eu le coup de foudre: "Il travaillait en ville, je passais tous les jours devant la boutique et je me disais 'Oh il est trop beau', sa beauté m'a hypnotisée. Finalement, je suis tombée sur lui par hasard en boîte, j'avais des palpitations du coeur, j'étais pas bien, je me suis demandée comment j'allais faire". Là, on est sûrs que vous voulez connaître la suite...

"J'ai pris mon courage, je suis allée le voir, un regard et ça fait quatre ans qu'on est ensemble aujourd'hui!", s'exclame-t-elle.

"Cela enlève le côté spontané de rencontrer une personne"

Cette montée en puissance du désir, c’est impossible à créer par écrans interposés, tranche Quentin, dégoûté par les applications de rencontres.

"Le problème des réseaux sociaux, c'est qu'on prend mille informations à la seconde, ça enlève un peu ce côté spontané de rencontrer une personne au bon moment au bon endroit", explique-t-il.

L'étude souligne que "réunissant de nombreux jeunes et autorisant une certaine discrétion, ces plateformes sont fortement associées – dans les esprits comme dans les faits – aux rencontres 'sans lendemain', sans pour autant s’y limiter".

Et pour certains, il n’y a même pas besoin de chercher: "Je ne cherche pas l'amour, ça me tombe dessus souvent".

S'ajoutent à ces contextes de rencontres, d'autres plus minoritaires comme les soirées entre amis, les réseaux sociaux ou les jeux en ligne, les domiciles (chez soi, chez un ami ou chez le ou la partenaire) ou la famille. Ces autres contextes ne dépassent jamais 10% mais témoignent de la diversité des modes de rencontres des jeunes adultes. D’après cette enquête, 79% des moins de 30 ans ont connu au moins une relation l’année dernière.

Solenn Guillanton avec Alfred Aurenche