Limoges: la naturalisation d'un Albanais refusée à cause d'un test de culture générale jugé injuste

C’est un garçon de 25 ans qui est arrivé d’Albanie à l'âge de 14 ans. Avec sa famille, il a d’abord dormi dans la rue plusieurs mois, puis ils ont trouvé un logement à Limoges. Le garçon est entré au collège en classe de quatrième, il a passé son brevet puis son bac pro. Il a ensuite travaillé comme serveur dans un restaurant, et en même temps créé son auto-entreprise de nettoyage de voiture. Le journal Le Parisien, qui révèle cette histoire, précise qu’il parle un français impeccable et qu'il est actif dans la vie associative locale.
Après onze ans en France, il a donc demandé la nationalité et il a été convoqué pour un test oral sur l’histoire et la culture française, et malheureusement pour lui, il l’a raté. Il a demandé des explications et la préfecture lui a renvoyé la liste de questions auxquelles il n’avait pas su répondre.
Et il s'avère que c'était des questions pas si faciles que ça. On lui a demandé où se trouvent Arromanche (une des plages du débarquement en Normandie) et Nouméa (en Nouvelle-Calédonie). On lui a demandé qui était Edith Cresson (Première ministre en 1988).
On lui a demandé quels sont les symboles de la République. Il a répondu Marianne et la devise: Liberté, Egalité, Fraternité. C’est ce que beaucoup de gens auraient répondu. Mais la bonne réponse, c’est Marianne, la devise, mais aussi le drapeau, l'hymne, le coq et le sceau.
On lui a encore demandé le nom du Garde des Sceaux, ou encore le nom de celui qui est à l’origine de la construction de l’Arc de Triomphe...
La préfecture embarrassée
On a fait le test avec deux collégiens de troisième, deux fils de profs: ils n’ont pas pu répondre à la moitié des questions. Ils ne connaissaient pas Edith Cresson et ne savaient pas où était Arromanche.
Le jeune Albanais, lui, a eu l’impression de s'être fait piéger, que la fonctionnaire en face de lui cherchait des questions de plus en plus difficiles.
Interrogée par Le Parisien, la préfecture de la Haute-Vienne s’est montrée très embarrassée parce que les règles de ces tests ne sont pas claires. Le jeune Albanais a fait appel et un comité de soutien s’est constitué pour le défendre.