Loi bien vieillir: "Ce qu'on veut, c'est que les vieux soient dans la société comme tout le monde"

Des résidents en Ehpad - RMC
Les députés se pencheront à partir de lundi sur le projet de loi "Bien vieillir", le premier contre-salon de la vieillesse ouvre ses portes vendredi à Paris, à l’initiative du Conseil national autoproclamé de la vieillesse (CNaV).
Le salon est organisé par le Cnav (collectif d’associations et de personnalités du monde de la culture, associatif, médical, créé en décembre 2021 pour demander une "politique de la vieillesse").
À Paris ce week-end, d'autres seniors font de la résistance. Le Comité national autoproclamé des vieux organise un contre salon, pour les vieux justement. L'objectif : donner une autre image des seniors que celle dressée lorsque l'on parle des Ehpad par exemple.
La vieillesse : un enjeu de société en France
En 2030, les personnes âgées de plus de 60 ans seront 20 millions.
En 2050, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans, pour la première fois.
Un Français sur six est aidant et s'occupe régulièrement d'une personne en situation de handicap ou de perte d'autonomie.
La stratégie gouvernementale du bien vieillir repose sur quatre grands axes : Prendre en compte de nouveaux besoins et reconnaître la place des seniors : donner le choix de vieillir où l’on souhaite, accompagner les solidarités entre générations et garantir les droits et la participation des citoyens âgés.
La future loi fixera un cadre, des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et des modalités de financement, elle permettra de se doter d’une trajectoire pour relever le défi démographique du vieillissement de la population française.
"Vieillir ne doit pas nous rendre invisibles" a ajouté sur X (anciennement Twitter), la ministre des solidarités, Aurore Bergé.
Pour Véronique Fournier, cofondatrice du Cnav, en plus d'être un enjeu de société, la société doit trouver des solutions pour inclure de manière plus juste les personnes âgées.
"Nous voulons être inclus dans la société, que la société s'adapte à nous, pas qu'on s'adapte à elle, ce qu'on veut, c'est que les vieux soient dans la société comme tout le monde", explique sur RMC, Véronique Fournier Cofondatrice du Cnav.
"Les séniors aiment sortir, aller au cinéma mais parfois ils souffrent de problèmes d'audition et ne peuvent plus y aller. Ils se replient sur eux. Sortent moins. Pourquoi ne pas penser à des casques audio ?", propose Véronique Fournier, sur RMC.
"La vieillesse n'est pas toujours rigolote il faut y travailler pour que ça devienne plus supportable", ajoute, Véronique Fournier.
La loi reportée plusieurs fois
La loi grand âge, promise par Emmanuel Macron au début de son premier quinquennat, a été maintes fois reportée avant d’être finalement abandonnée.
La proposition de loi, dont la première lecture avait été interrompue en avril par la pause parlementaire, crée notamment un dispositif permettant de mieux signaler les cas de maltraitance, ou encore une carte professionnelle pour les aides à domicile, censée faciliter leur travail au quotidien.
Le président de la République, Emmanuel Macron avait lancé une grande réflexion à l'Élysée sur la fin de vie.
"Je déciderais de mettre fin à mes jours plutôt qu'entrer dans en Ehpad", explique une auditrice sur RMC.
Le chef de l'État a indiqué vouloir un projet de loi sur la fin de vie "d’ici la fin de l’été 2023".