Lundi de Pentecôte: en quoi consiste la journée de la solidarité ?

Le lundi de la Pentecôte est aussi la journée de la solidarité en France. Dans de nombreuses entreprises, les salariés travaillent sans être payés, d'autres posent une journée de RTT non rémunérée.
Systématiquement, une contribution est reversée à la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) dédiée aux personnes âgées et aux personnes handicapées.
Initialement fixée le lundi de Pentecôte, les entreprises sont, depuis 2008, libres d'effectuer cette journée à une autre date. Elles délimitent aussi les modalités.
Des salariés ouverts à la démarche
Dans une compagnie d'assurance, la date du 20 mai a bien été retenue. Sur les 50 salariés qu'elle compte, seuls quatre n'étaient pas présents au travail.
Franklin, comme chaque année, se trouve derrière son bureau lors de cette journée qui ne lui sera pas rémunérée. Une démarche qu'il trouve juste.
"On a beaucoup de jours fériés en France et je trouve normal qu'on travail pour les personnes âgées. Pour le coup, on travaille comme si c'était un autre jour, on est pas là en train de nous compter ou pas. Ce qui compte, c'est que notre travail soit accompli", indique-t-il au micro de RMC.
Sa collègue Mahaut a de son côté posé une journée de RTT pour passer le week-end avec des amies. Un congé non payé que la jeune femme ne rechigne pas à donner.
"A partir du moment où j'ai commencé à travailler, c'est quelque chose que j'ai appris. Je trouve que c'est tout à fait normal. Une journée dans l'année ce n'est pas dérangeant", confie-t-elle.
Certains ont dû s'adapter, comme Karim, père de trois enfants, qui n'ira pas à son poste. "Les crèches sont fermées, les centres de loisirs sont fermés... C'est compliqué de faire autrement. Chacun son tour : ma femme c'était l'année dernière et, moi c'est cette année", raconte-t-il.
36 milliards d'euros récoltés en 20 ans
La journée de la solidarité est un dispositif mis en place depuis 20 ans. Elle avait été instaurée par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, par la loi du 30 juin 2004, à la suite de la canicule meurtrière de 2003, qui avait provoqué en France la mort de près de 15.000 personnes, dont une majorité de personnes âgées.
Ce texte de loi précisait que "en l'absence de convention ou d'accord, la journée de solidarité est le lundi de Pentecôte".
A l'origine, cette journée n'était pas appréciée de tous, notamment au moment de sa création. Aujourd'hui, les moeurs ont changé. "C'était pas un cadeau au début", commence Ralph Ruimy, cofondateur de la compagnie d'assurance.
Il précise : "tous les jeunes ont commencé à travailler quand cette journée existait déjà, ils ont l'habitude et c'est comme ça. Ceux qui étaient un peu plus âgés, à une époque, ça a posé problème. Maintenant, ça le pose un peu moins".
Depuis sa création, cette journée de la solidarité a permis de ressembler plus de 36 milliards d'euros. En 2022, la contribution des salariés avait permis de cumuler 2,26 milliards d'euros.