Mode du "vintage", "dimension humaine", "quête de sens"… les raisons du succès d'Emmaüs

Le salon Emmaüs se tient ce dimanche, porte de Versailles, à Paris. - AFP
C'est une vaste "machine" à recycler. 224.000 tonnes de déchets ont été réintroduites dans le circuit économique en 2016 par le mouvement Emmaüs, dont le salon annuel se tient ce dimanche, à Paris. La filière de récupération de déchets d'équipements électriques et électroniques a notamment permis de récolter plus de 25.000 tonnes d'objets, dont 5.000 destinées au réemploi et 20.000 au recyclage. L'association a également récupéré 110.000 tonnes de textile et 50.000 tonnes d'ameublement.
"Une dimension humaine qu'on ne retrouve plus ailleurs"
Des objets qu'on retrouve en partie au salon de l'association. Chaque année, 25.000 personnes s'y rendent pour acheter vêtements vintage, mobiliers et vaisselle des années 60. "Ça marche très bien" confie à RMC une bénévole de l'association. Au salon Emmaüs on vient dénicher la bonne affaire... mais aussi prendre le temps, discuter avec les bénévoles, comme Sabrina. "Je pense qu'il y a ici une dimension humaine qu'on ne retrouve plus dans les autres magasins. On reste dans le commerce très naturel et spontané et les gens aiment ça".
Prendre son temps mais pas seulement... "Les gens se sont aperçus que les objets avaient besoin d'une seconde main, explique Jean-Pierre, bénévole. Qu'ils n'étaient pas faits pour être dans l'obsolescence programmée, mais pour resservir. Cet esprit revient beaucoup".
"Une relation commerciale qui a du sens"
Vitrine du mouvement de l'Abbé Pierre, le salon Emmaüs a décidé de mettre en avant cette année le livre, avec 50.000 ouvrages en stock dans la librairie du salon. "Les gens recherchent une relation commerciale qui a du sens, estime Frédéric Amiel, qui gère un stand de livres engagés. Cette année on voulait les interpeller à l'entrée du salon avec un stand livre. En leur disant: 'Repartez avec un livre, que cela puisse vous faire réfléchir dans les semaines qui viennent'". Sur l'étal, le livre de Nicolas Hulot, le nouveau ministre de l'Ecologie venu inaugurer le salon avec la maire de Paris, Anne Hidalgo.