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Moins chères, construites en quelques jours: les maisons imprimées en 3D sont-elles l'avenir?

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Les maisons construites grâce à des imprimantes 3D ont le vent en poupe. En plus de la rapidité d'exécution, elles sont vendues jusqu'à 20% moins chères.

Et si la solution à la crise du logement venait de la technologie? Des maisons et même des immeubles construits en quelques jours seulement et qui coûtent beaucoup moins cher, c'est possible grâce à l’impression 3D.

L’impression 3D permet de fabriquer aussi bien une coque de smartphone ou une figurine qu’un bâtiment de plusieurs étages. Le principe: l'architecte fait un plan informatique de ce à quoi doit ressembler la maison et ensuite c'est l’imprimante 3D qui prend le relais. Un bras robotique de plusieurs mètres guidé par un capteur laser va construire les murs sans aucune aide humaine, en déposant couche par couche les matériaux de construction, comme un millefeuille, du sol au plafond. Il faut quand même des fondations, des portes et des fenêtres, un enduit et c’est fini.

Des maisons construites en quelques jours seulement

Les avantages de cette technique sont nombreux. D’abord, le temps de construction: deux à trois jours chrono pour une maison. Même si on compte les finitions derrière, c’est très, très rapide. Deuxième avantage, c’est moins cher. Avec l’impression 3D, on économise beaucoup sur la partie maçonnerie et la main d’œuvre. Le chiffre qui revient souvent, c’est -50%.

C'est un chiffre très exagéré parce que ça ne prend pas en compte les fondations ou encore les raccordements à l’eau et l’électricité. Un chiffre plus réaliste serait de l’ordre de -20% par rapport à un logement classique, ce qui est déjà énorme!

Dans le monde entier, les projets se multiplient. Des projets de plus en plus grands… Parfois même des immeubles de plusieurs étages, qui peuvent être construits en usine, en blocs, et assemblés comme des legos, ou fabriqués directement sur site. Des matériaux innovants aussi. Par exemple aux Etats Unis, la BioHome3D, première maison imprimée en 3D, l'est à partir de résidus de fibres de bois et de résines naturelles, des déchets récupérés auprès des industries locales et transformées pour fabriquer ces maisons.

Quid de la France?

En France, il y a beaucoup d’expérimentations, depuis des années. A Nantes par exemple, une maison de 100 m2 a été construite en 2018, la première à être "imprimée" en respectant toutes les normes de construction françaises. Et pas seulement dans un but de démonstration, mais bel et bien pour être habitée. Le résultat est assez bluffant avec une maison au look assez futuriste, en forme de Y, avec des murs aux formes arrondies, entièrement montés en trois jours.

D’autres projets ont vu le jour à Valenciennes par exemple ou encore à Reims, avec un lotissement de cinq maisons. La ville devrait accueillir l’an prochain le premier immeuble imprimé en 3D, deux étages entièrement imprimés en 3D. Mais on a quand même un coup de retard par rapport à d’autres pays où ces technologies sont en train de devenir mainstream. Dubai veut que d’ici 2030, un quart de ses nouvelles constructions soient imprimées en 3D. Aux Etats-Unis, le leader de l’impression de bâtiments, Icon, a noué un partenariat industriel avec le deuxième plus gros promoteur du pays.

L’autre avantage, c’est qu'on peut complètement personnaliser la construction. Finis les rectangles, demain on pourra construire des maisons de toutes les formes possibles et imaginables, faire des courbes, des arrondis, avoir plusieurs types de maisons dans un même lotissement.

L'objectif, à terme: fabriquer des maisons à la chaîne, aussi facilement qu'on fabrique des chaussures. Et on peut aller beaucoup plus loin: au Texas, une start-up qui s’appelle Icon promet même pour demain des maisons à moins de 4.000 euros, notamment destinées aux pays en développement ou en guerre. Des petites maisons toutes simples, basiques mais parfaitement habitables, avec chambre, salle de bains et pièce de vie. Ces technologies sont aussi utilisées pour rebâtir l’Ukraine, comme ce projet d’école imprimée en 3D par l’entreprise danoise Cobod.

Anthony Morel