Mort d'un SDF à Paris: "Quand les pompiers m'ont annoncée ça, j'étais dégoûtée"

Paul, Africain d'une cinquantaine d'année, est arrivé en France il y a plusieurs années. Il était sans domicile fixe depuis au moins un an et est décédé très tôt ce lundi matin dans le XVIIème arrondissement de Paris. . \n

Ce lundi matin, des passants ont trouvé un corps inanimé sur un banc de la rue Navier (XVIIème arrondissement de Paris). Il s'agissait du corps de Paul, un Africain d'une cinquantaine d'années. Arrivé en France, il y a plusieurs années, il était sans abri depuis au moins un an. Les sapeurs-pompiers sont intervenus, mais ils n'ont pu le sauver.

Les habitants du quartier sont sous le choc. Plusieurs d'entre eux le connaissait bien et l'aidait malgré ses réticences. Ils décrivent un homme discret, gentil, qui se disait fatigué depuis plusieurs jours. Il dormait souvent dans le métro Porte de Saint-Ouen. Une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de sa mort, mais ces dernières nuits, il les a passées dans le square de la rue Navier.

"C'est un échec"

"C'est un monsieur qui était assez réservé, assure madame Alamoui, une habitante du quartier qui l'aidait depuis plusieurs mois. Je l'ai un peu aidé cet été quand il faisait chaud mais là, un peu depuis le début de l'hiver. Mais pas assez…" Et d'ajouter, dépitée: "C'est le troisième qui décède, juste-là, à côté de nous. Comment voulez-vous qu'on avance? Quand les pompiers m'ont annoncée ça j'étais dégoûtée. Je ne suis même plus moi-même… Je n'ai même pas envie de rentrer chez moi. Je vais m'asseoir sur un banc, supporter moi aussi le froid. C'est injuste".

Pour Brigitte Kuster, maire (LR) de l'arrondissement, malgré les efforts, certaines personnes passent à travers les mailles des services sociaux. "Cette personne n'était pas identifiée, ni repérée par les maraudes qui chaque soir font leur tournée dans le quartier. Quelque part, c'est donc un échec. Cela veut dire que même si cette personne était repérée des habitants et était en grande difficulté, elle n'avait pas fait l'objet d'un suivi social. Mais ce qui est difficilement compréhensible, c'est que parfois ces personnes refusent d'être aidée".

M.R avec Lucile Huguet