Navire Aquarius: "Les migrants sont otages du bras de fer politique entre les Etats"

Les 629 migrants secourus en Méditerranée par le navire Aquarius et bloqués au large de Malte depuis ce week-end vont finalement pouvoir débarquer à Valence en Espagne, qui avait proposé de les accueillir, a annoncé mardi l'ONG SOS Méditerranée. Cette décision pourrait mettre un terme au bras de fer engagé ce week-end avec l'Italie et Malte, qui refusaient de le laisser accoster.
Ce mardi matin, l'exécutif corse s'est dit prêt à ouvrir les ports d'Ajaccio ou de Bastia pour accueillir l'Aquarius et ses migrants, pour éviter un long voyage du navire vers l'Espagne. Mais l'opération s'avère compliquée à mettre en place, comme l'explique dans Bourdin Direct Fabienne Lassalle, directrice générale adjointe de SOS Méditerranée, l'association qui affrète l’Aquarius. "L'Aquarius ne répond qu'aux instructions des autorités maritimes, à savoir le centre de coordination des sauvetages de Rome. On dit ce que l'on nous dit de faire. On ne répond pas aux propositions politiques, aussi intéressantes soient-elles, qui sont des bons messages politiques mais pas forcément très opérationnels. Pour l'instant on doit aller à Valence, en Espagne".
"C'est une réponse globale et européenne qui doit être trouvée"
Une mauvaise solution, selon Fabienne Lassalle. "Ce n'est pas une vraie réponse. On va mettre 3-4 jours pour aller en Espagne, autant pour revenir sur zone, c'est 8 jours de perdu. L'Aquarius est le seul navire de sauvetage sur zone, alors que des migrants meurent en Méditerranée". Elle regrette également que les migrants se trouvent au cœur d'un bras de fer politique entre Etats. "On est otage de ce bras de fer politique et tout cela se fait sur le dos de centaines de personnes", dénonce-t-elle sur RMC. "A priori la France est restée silencieuse, mais c'est véritablement une réponse globale et européenne qui doit être trouvée pour une solution efficace" à l'accueil des migrants.