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"On n'arrive pas à faire appliquer le droit": les maires démunis face à l'installation des gens du voyage

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Après l'installation illégale de gens du voyage sur le stade de football de Blanquefort, la maire de la ville Véronique Ferreira se dit démunie.

La maire divers gauche de Blanquefort (Gironde) a réagi à l'occupation illégale d'un stade par des caravanes de gens du voyage, dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story ce mercredi 6 juin 2024. "Le dialogue avec les personnes qui se sont installées a eu lieu", répond Véronique Ferreira, au sujet des tentatives d'arranger la situation. "Toute la problématique, c'est que ça arrive forcément directement sur un mur, l'idée c'est 'on s'installe et on y reste'".

Témoin RMC : Véronique Ferreira - 06/06
Témoin RMC : Véronique Ferreira - 06/06
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"Quand il y a des grands passages, comme celui sur ma commune, il y a normalement des aires d'accueil prévues. Et là, celle qui leur était destinée est occupée", explique l'édile. "En revanche, il y avait d'autres aires d'accueil sur le département qui auraient pu accueillir en toute sécurité cette mission, qui a tout à fait le droit d'exister. Mais là où ça bloque, c'est sur le fait d'orienter ces personnes vers les aires prévues à cet effet."

"On n'arrive pas à faire appliquer le droit"

Dimanche, environ 120 caravanes, entre 300 et 350 personnes dont un grand nombre d'enfants, sont arrivées et se sont installées sur le stade de foot. "Il y a plusieurs types d'occupation, soit du grand passage, soit des occupations familiales. Là ça correspond à du grand passage, arrivé dimanche dernier", indique Véronique Ferreira. Mais cette occupation est illégale.

"A partir du moment où il y a une installation, la procédure est toujours la même: la mairie met en place un référé, c'est-à-dire qu'elle saisit en urgence le tribunal administratif, la mairie paie l'huissier, l'avocat. Au bout d'un certain temps, le tribunal peut demander une expulsion et demander à l'huisser de la réaliser."

"Comme les personnes sont nombreuses, il faut l'appui des forces de l'ordre, qui sont disponibles ou pas disponibles. Tout ça prend un temps très long, et elles ont le temps de terminer leur mission et de partir ailleurs", explique l'édile.

"Dans ce cas précis ce qu'on appelle une mission ce sont des déplacements liés à des manifestations religieuses, évangéliques", poursuit la maire de Blanquefort. "Ça nous arrive souvent, en grand passage ou en plus petites communautés." Depuis le mois de janvier, il y a eu sept installations dans la commune, selon elle. "Ce qui est pénible, c'est la question de la répétition, et ce qui est gênant c'est qu'en termes de pouvoirs publics on n'arrive pas à faire appliquer le droit."

Des branchements électriques dangereux

"Ces communauté ont parfaitement le droit au nomadisme", souligne l'élue locale, mais "il y a des aires d'accueil prévues pour et donc sécurisées". "Le branchement à l'électricité, c'est dangereux", rappelle-t-elle: "Un enfant de 4 ans est mort il y a trois étés de ça dans notre commune à cause d'un mauvais branchement d'électricité. Ça n'arrive pas dans les aires sécurisées"

La mairie a déposé lundi un référé au tribunal. "On sait très bien que, dans la réalité, les caravanes seront parties. L'ennui, c'est à quel moment ça va revenir ?" s'interroge l'édile.

Le championnat de France de football gaélique devait se dérouler dans une semaine à Blanquefort. "Je ne sais absolument pas dans quel état seront les terrains", regrette la maire.

M. P.