"On ne vend plus de lait pour bébé, il périmait": en Dordogne, la natalité dévisse depuis 30 ans

D’après l’Insee, 663.000 bébés sont nés en France en 2024, soit 2,2% de moins que l’année précédente. C’est le plus bas niveau depuis un siècle. Il y a désormais à peine plus de naissances que de décès en France. Et dans certains territoires, la tendance s’inverse. C’est le cas à Bergerac en Dordogne, où il y a eu 589 naissances -dont 140 de parents vivant dans la commune- pour 27.000 habitants, l’un des taux de natalité les plus bas de France.
Dans l’officine de Ghislaine Laur, les produits pour bébé n’ont pas la cote en ce moment. La pharmacienne a même décidé de réduire son rayon.
“Ça fait plus d’un an que nous ne vendons plus du tout de lait pour les bébés. On ne faisait plus assez de ventes, tout se périmait alors on a renoncé”, indique-t-elle.
Il faut dire que dans les rues de Bergerac, la moyenne d'âge est assez élevée. Et voir de moins en moins de poussettes inquiète Nadia, 61 ans. “Ça va être une ville de vieux, il n’y aura plus la même dynamique. Alors faîtes des enfants les jeunes, tant que vous le pouvez”, plaide-t-elle.
Un taux de natalité diminué de moitié en 30 ans
Cette année, il y a eu deux fois plus de décès que de naissances ici. Pour le moment, les jeunes n’ont pas tous envie d’enfants, c’est le cas de cette employée de banque. "Moi, j’ai de moins en moins envie. J'accueille de plus en plus de clients avec deux enfants, le crédit maison, le crédit voiture et qui n'arrivent pas à partir en vacances parce qu’ils galèrent tous les mois. Alors, oui, j’avoue ça me refroidit”, explique-t-elle.
"Faire des enfants et ça ce n’est pas le maire qui peut le choisir"
Pourtant, le maire de Bergerac, Jonathan Prioleaud revendique des actions pour favoriser les naissances avec "tout un axe orienté vers la petite enfance" à travers les trois crèches situées sur Bergerac. "On accompagne également les maisons d’assistantes maternelles...", énumère le maire.
"Tout est mis en œuvre pour développer la ville, maintenant, il faut que les gens acceptent de faire des enfants et ça ce n’est pas le maire qui peut le choisir"
En 30 ans, le taux de natalité en Dordogne a diminué de moitié.