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"On ne voit pas à qui ça profite...": les mairies de plus en plus ciblées par de fausses alertes à la bombe

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Une dizaine de mairies ont dû être évacuées au cours des derniers jours. En cause, de fausses alertes à la bombe répondant, à chaque reprise, au même procédé.

Après les établissements scolaires, les aéroports ou encore les différents lieux de culture, les mairies de l'Hexagone sont désormais la cible d'alertes à la bombe.

Nantes, Bastia, Rouen, Quimper, Saint-Brieuc ou Annecy... Depuis le début de la semaine, une dizaine de mairies ont dû être évacuées. Dans la seule journée de mardi, au moins huit mairies françaises ont été concernées en même temps par des alertes à la bombe.

Tout débute par un email...

Le schéma, d'ailleurs, se répète sans cesse. Un mail anonyme indiquant qu’une bombe serait sur le point d'exploser dans les bâtiments concernés. Après vérification, les services ont à chaque fois pu reprendre quelques heures plus tard.

La mairie de Grenoble fait elle aussi partie de ces hôtels de ville ciblés par les menaces.

Vers 9 heures mardi 26 décembre au matin, un mail menaçant provoque l’évacuation totale de la mairie. Deux heures plus tard, après la levée de doutes, le travail peut reprendre presque normalement, comme le raconte Roua.

"Quand je suis arrivée il n'y avait plus l'alerte à la bombe, mais il y avait un retard du coup assez impactant", explique cette jeune femme venue faire renouveller sa carte d'identité. Au final, 30 minutes de retard "seulement" pour passer au guichet.

"D'un côté, il vaut mieux que ce soit pas vrai et il vaut mieux prévenir que guérir, plutôt que de se retrouver dans une situation terrible", explique cette ingénieure.

Jusqu'à 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende

En conséquence, une soixantaine de rendez-vous ont dû être replanifiés pour ces prochains jours. Avec les vacances, la période reste plutôt calme dans l’hôtel de ville… Mais ça ne change rien à l'incompréhension des équipes municipales.

"On ne voit pas à qui ce genre de situation peut profiter. Il serait souhaitable que les services en charge de la répression de ce type de plaisantins trouvent la source et puissent agir (...)", réclame Pierre Mériaux, adjoint à la mairie de Grenoble chargé du personnel.

Ces dernières semaines, l’Isère a connu de nombreuses alertes à la bombe, surtout dans des établissements scolaires. Pour six de ces alertes, six mineurs - des lycéens - avaient été interpellés et placés en garde à vue.

Selon l’article 322-14 du Code pénal, une fausse alerte à la bombe est punie d'un maximum de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 € d’amende.

Vincent Chevalier, Alexis Lalemant