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"On sera amené à trier les patients": les infirmiers inquiets de la flambée des prix du carburant

La hausse des prix du carburant a un fort impact pour les infirmiers à domicile qui dépendent de leur voiture pour travailler. Un impact sur leur activité et aussi sur leurs patients les plus isolés.

Les principaux carburants routiers ont passé la barre des deux euros le litre en moyenne la semaine dernière selon les chiffres du ministère de la Transition écologique publiés lundi.

Une charge de plus en plus importante pour les professionnels du secteur des services d’aide à la personne qui dépendent de leur véhicule pour travailler.

C'est le cas de John Pinte, infirmier libéral à domicile. Sa voiture, c'est presque sa deuxième maison. “C’est mon bureau, et il commence à coûter très cher”, confie-t-il. Il passe 90 % de son temps en voiture, alors quand il s'agit d'aller à la pompe pour faire le plein.

“On se demande à combien va sortir le plein. Vu le prix d’aujourd’hui, je pense qu’on va atteindre les 100 euros”, indique-t-il.

Il avait vu juste. Un peu plus de 100 euros le plein à raison de deux à trois pleins par mois, John dépense presque 90 euros de plus mensuellement depuis la hausse du prix du carburant.

“On ne peut pas répercuter la hausse des prix du carburant. Là où il y a vraiment des inquiétudes à avoir, c'est pour ceux qui font 300 kilomètres par jour. Ça peut représenter entre 200 et 300 euros de budget en plus par mois”, calcule-t-il.

Revaloriser les indemnités de déplacement, la solution?

Alors selon lui, il pourrait y avoir des conséquences directs sur les patients.

“On sera amené à trier les patients. Ceux qui sont très isolés, comme ce patient qui est à 20 kilomètres, vous allez réfléchir si jamais vous devez faire 120 kilomètres pour le voir trois fois par jour”, détaille-t-il.

Il demande au gouvernement qu'une prime exceptionnelle pour les infirmiers à domicile soit mise en place, mais surtout que les indemnités de déplacement soient revalorisées.

Romain Poisot avec Guillaume Descours