"On veut des annonces fortes": les associations menacent de boycotter la conférence sur le handicap

Le ciel s'assombrit sur la conférence du handicap, prévue ce mercredi à l'Elysée... Le président de la République doit présider la 6e conférence nationale du handicap, où sont attendus élus, collectivités locales, administration, associations, entreprises et syndicats. L'idée de cette conférence, qui a lieu tous les trois ans: donner le cap des politiques publiques du handicap, la scolarisation des enfants, l'emploi, l'accessibilité. Mais les associations menacent de boycotter la réunion.
Ces 52 associations de défense des personnes concernées par le handicap demandent à reporter la conférence et enclencher une véritable concertation sur les mesures envisagées. "La politique du handicap doit être co-construite avec les représentants associatifs", défend ce mardi sur RMC Stéphane Lenoir, le porte-parole du Collectif Handicaps qui regroupe les 52 associations et conditionne sa venue à une prise de parole devant le président de la République, dénonçant au passage le manque d'ambition de la réunion.
"On ne peut pas se satisfaire de quelques mesures de communication"
"On a été consultés, on n’a pas de retour, on ne considère pas que c’est une concertation. Sur l’accessibilité et le transport, on n’a aucune garantie. On ne veut pas être présent uniquement pour participer à la communication du gouvernement", ajoute Stéphane Lenoir, qui déplore le manque d'avancées sur la question du handicap depuis près de 50 ans.
"On attend que la France soit accessible depuis 1975. En 2005 (à l'occasion de la création des conférences nationales du handicap, ndlr), on nous avait promis à nouveau que la France serait accessible en 2015. Ce n’est toujours pas le cas. On veut des annonces fortes, on ne peut pas se satisfaire de quelques mesures de communication", martèle Stéphane Lenoir.
Dans une lettre adressée au président de la République, le Collectif Handicaps demande le report de la réunion de plusieurs semaines. Impossible pour Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées: "Décaler les décisions, les annonces et l’aboutissement du travail mené en commun ne ferait que repousser les solutions attendues en urgence", assure-t-elle à l'AFP.
Emmanuel Macron avait fait du handicap une des priorités de son premier quinquennat mais le sujet n’a pas été cité dans les grands chantiers des 100 prochains jours évoqués le 17 avril, déplorent encore les associations.