"Poissonnière", bruits de poule et commentaires bruyants: toutes ces fois où il y a eu des dérapages sexistes à l’Assemblée

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Alors que la députée France insoumise Mathilde Panot montait à la tribune de l’Assemblée mardi soir, le député LREM Pierre Henriet a lancé "la poissonnière!". Mathilde Panot a très vite réclamé des sanctions contre Pierre Henriet, député élu de la majorité, qui s’est ensuite excusé sur Twitter.
On pourrait alors dire que ce n’est pas si grave, que c’est un petit dérapage de la part d’un vieux député, mais Pierre Henriet, le député en question, n’a que 29 ans. Avec ces propos, il s’inscrit dans une bonne vieille tradition sexiste à l’Assemblée.
"La palme du misogyne beauf de cette assemblée"
En 2012, il suffisait que la ministre Cécile Duflot porte une robe pour déclencher de bruyants commentaires. Au Sénat aussi, le sexisme a eu ses grandes heures, comme ce jour où la sénatrice Laurence Rossignol a dû pousser un coup de gueule.
"Pardon, vous pouvez répéter? Vous venez de dire à mon propos, pendant que je parlais de la parité, 'c’est qui cette nana ?'. Je crois que vous avez gagné ce matin la palme du misogyne beauf de cette assemblée", avait-elle répondu.
Bruits de poule et "cri de blaireau"
Mais l’incident le plus commenté ces dernières années remonte à 2013, quand la député écolo Véronique Massonneau avait dû s’interrompre: "Ca suffit ! Je ne suis pas une poule !". Des cris de poule venaient en effet des bancs de l’UMP.
L’incident avait déclenché plusieurs jours de polémique et une réaction très inspirée de la part de Rachida Dati: "C’est une maladresse de fin de soirée de la part d’un de nos députés", avait-elle d’abord tenté d’expliquer, avant d’ajouter: "j’aurais été elle, pendant qu’il caquetait, j’aurais imité le bruit du blaireau". Un bruit pas si facile à imiter...
Mais les femmes ne sont pas systématiquement victimes de sexisme à l’Assemblée.
Certaines font même parfois de leur statut de femme un atout dans le débat, comme ce jour où Christiane Taubira avait taquiné Eric Ciotti: "Malgré toutes ces années, vous conservez pour moi quelque chose de mystérieux. Si c’était du temps de ma fringante jeunesse, j’aurais supposé un sentiment contrarié. Mais cet hémicycle tout entier a déjà pu constater à quel point je vous obsède", avait alors lancé la ministre de Justice.