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Polémique des "dîners privés": comment sont contrôlées les dépenses des élus chez nos voisins européens?

L’affaire du "homard" de François de Rugy provoque un malaise au sein de la majorité avant l'été. Si les frais de bouche sont assez peu contrôlés en France, certains de nos voisins sont beaucoup plus scrupuleux.

François de Rugy, alors président de l'Assemblée nationale, et son épouse ont multiplié les dîners privés fastueux à l'Hôtel de Lassay entre 2017 et 2018, rapporte Mediapart, "un travail de représentation" assumé par le ministre de l'Ecologie.

Si les frais de bouche sont assez peu contrôlés en France, il existe pourtant des enveloppes globales, mais les contrôles sur la façon de les dépenser sont quasi-inexistant.

Une telle polémique pourrait-elle avoir lieu chez nos voisins européens? Les règles de dépenses - et les contrôles - y sont beaucoup plus drastiques que chez nous. 

Et notamment en Suède. Là-bas, comme dans la plupart des pays scandinaves, tout est rendu public. Chaque dépense, même la plus minime, doit être déclarée à l’Assemblée. Et les citoyens peuvent y avoir accès sur simple demande auprès de l’administration.

Au Royaume-Uni, il existe même une autorité spéciale, chargée d’éplucher toutes les factures des députés à la Chambre des communes.

En Allemagne, aucun écart n’est autorisé. Toutes les dépenses doivent être payées par l’enveloppe de représentation du député, soit 4123€ par mois.

C’est d’ailleurs ce modèle qu’a copié la France. Désormais, nos députés disposent d’un peu plus de 5.000€ pour frais de mandat et de représentation. Et ils doivent justifier chaque dépense, conserver les factures et établir une comptabilité annuelle. Comptabilité qui peut être contrôlée par le déontologue de l’Assemblée nationale.

Matthieu Rouault