"Pourquoi je ne porte plus le voile": le témoignage de Falastine, 22 ans, sur RMC
Peut-on dire qu'il existe une haine des musulmans en France? C'est la question que pose ce jeudi matin Jean-Jacques Bourdin aux auditeurs de RMC, qui sont très nombreux à réagir, comme Abdel, Kévin ou encore Nathalie qui ont contacté le 3216.
Et qu'en pensent les premiers concernés? Certains pratiquants se sentent toujours plus visés par des agressions, gestuelles ou verbales. Comme cette jeune fille que RMC a rencontré devant la grande mosquée de Paris.
"L'Islam dérange"
Ainsi, Falastine a porté le voile pendant plusieurs années. Mais il y a cinq mois, elle décide de le retirer, lassée d'être prise à parti au quotidien.
"Je ne sais pas si c'est de la haine, mais l'Islam dérange, c'est sûr. Les regards dans le métro, les insultes dans la rue, ça arrive souvent, confie la jeune femme. Une fois, j'attendais devant mon collège, et on m'a jeté des pierres à ma soeur et à moi avant de nous insulter de 'Bougnoules, rentrez dans votre pays'... Sauf que je suis née en France".
Des agressions répétées, régulières, qui ont poussé cette jeune femme de 22 ans a retiré son voile à contre-coeur: "Je sens moins de pression quand je suis dans la rue, je me sens plus libre vis-à-vis du regard de gens".
"Le foulard cristallise les débats laïcs de la France"
Un constat qui n'étonne pas Ismail Fehrat, historien spécialiste de la laïcité:
"Sans parler de haine qui peut être un terme dur, on peut dire qu'il y a une hostilité indéniable d'une partie de la société française vis-à-vis de l'Islam. Et il ne faut pas se leurrer: la question des signes religieux ostensibles, née il y a 30 ans à Creil, dans ce collège de la banlieue parisienne avec la première affaire du foulard, est focalisée depuis sur la question de l'Islam. Cela cristallise les débats laïcs de la France".
Selon le collectif contre l'islamophobie en France, 676 actes islamophobes ont été recensé en 2018, soit 52% de plus que l'année précédente.