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Pourquoi la proposition de loi visant à limiter la bétonnisation inquiète les maires ruraux

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La proposition de loi "ZAN" (zéro artificialisation nette des sols), arrive ce mercredi dans l'hémicycle. Elle prévoit que les communes réduisent de moitié la bétonnisation d'ici 2031, avec comme objectif d'arriver à zéo hectare bétonnisé en 2050. Un projet qui ne rassure pas les maires ruraux.

C'est un acronyme de trois lettres qui fait trembler les communes rurales. Z-A-N, pour zéro artificialisation nette des sols. Une appellation un peu barbare pour tout simplement dire qu'on arrête de bétonner des zones agricoles ou des zones vertes.

Les députés se penchent à partir de ce mercredi en hémicycle sur une proposition de loi qui vise à faciliter la mise en œuvre des objectifs fixés par loi climat et résilience adoptée en 2021. Elle prévoit que les communes réduisent de moitié la bétonnisation d'ici 2031, avec comme objectif d'arriver à zéro hectare bétonnisé en 2050.

Actuellement, entre 20.000 et 30.000 hectares de terrain sont recouverts par des constructions chaque année. C'est trop pour la biodiversité. Mais ce projet est loin de faire l'unanimité. Il inquiète notamment beaucoup les maires de communes rurales.

À chaque promenade dans les rues de la commune, Bruno Gastel, le maire de Visseiche, et ses 850 habitants espèrent trouver la solution miracle.

“Il faut toujours se poser la question de construire le plus de logements possible avec une surface la plus réduite possible”, indique-t-il.

D’ici 2031, il ne peut construire de nouveaux bâtiments que sur un peu plus d’un hectare, soit une vingtaine de logements maximum. Seule solution, “densifier un maximum". "Dans cet espace jardin de 900 m2, il y aura des places de stationnement et deux logements”, détaille-t-il.

Un risque de renforcer la crise du logement?

Il n’en aurait mis qu’un, voire aucun, avec moins de contraintes. Mais il s’attend à en avoir encore plus après 2031. Les nouvelles constructions sur des terrains pas encore bétonnisés pourraient être interdites.

“Pour l’avenir de l’école et assurer l’avenir des commerces de proximité, il faut augmenter de population et donc augmenter la production de logements. On ne va pas construire des immeubles dans des villages”, appuie-t-il.

Des villages soumis aux mêmes règles que les grandes villes. Incompréhensible pour Louis Pautrel, le président de l’association des maires ruraux d’Ille-et-Vilaine. “Les communes rurales ont été exemplaires en termes de consommation. On a ce sentiment d’être puni ou d’être sanctionné par rapport aux grands pôles qui ont été de grands consommateurs”, appuie-t-il.

Selon lui, ça pourrait renforcer la crise du logement dans un département qui attire 10.000 nouveaux habitants chaque année.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours