Qui est Amir Reza-Tofighi, le remplaçant de François Asselin à la tête de la CPME?

Fils de communistes réfugiés iraniens, Amir Reza-Tofighi était présenté comme favori pour succéder à François Asselin à la tête de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises. Vous ne le connaissez peut-être pas encore, ou pas bien, mais il va faire l’actu.

Amir Reza-Tofighi, 40 ans, le patron de l'entreprise de services à la personne Vitalliance, a été élu mardi président de la Condédération des Petites et moyennes entreprises (CPME), remplaçant François Asselin qui était en fonction depuis 2015, a annoncé l'organisation patronale.

Amir Reza-Tofighi, qui se présentait face à deux concurrents, a recueilli 65,4% des voix des fédérations et organisations territoriales de la CPME. Il est le plus jeune dirigeant à être porté à la présidence de la première organisation patronale interprofessionnelle en nombre d'entreprises adhérentes.

Qui est-il?

Quadra, diplômé d’HEC, créateur et dirigeant d’entreprises, une carrière dans les services… Alors qu’il est encore étudiant, c’est le co-fondateur, en 2003, de Vitalliance, une agence pour le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées. Dix ans après, il est à l’origine de la plateforme VTC Heetch. Peut-être moins grand public, il créait ensuite Click’n’Boat, autre plateforme en ligne. Cette fois, c'est de la location de bateaux…

Aujourd’hui, il pèse pour 200 millions d’euros de chiffre d'affaires. Ses parents sont des réfugiés iraniens, des opposants au régime, passés par la prison. Des militants communistes qui ont pu lui dire leur surprise de le voir s’engager dans une carrière d’engagement chez les patrons. Et le fils de communistes n’y va pas avec le dos de la cuillère.

“Il faut redonner du souffle aux entreprises”, dit-il. Il appelle à “poursuivre la politique de l’offre” enclenchée ces dernières années. Il promet une CPME offensive “un front patronal fort” avec le MEDEF.

Ils vont faire l'actu par Matthieu Belliard : Présidence CPME, Amir Reza-Tofighi est le favori - 21/01

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Un candidat déjà très politique

Il reproche à la gauche de s’être concentrée sur le temps libre et détournée des valeurs du travail. S’il disrupte sur la forme, le fond du discours patronal, c’est: le Code du travail est trop riche, il y a trop de règles, trop de normes… Il plaide pour réduire les cotisations des salariés pour augmenter leurs revenus.

Réduire celles des entreprises pour redonner de la compétitivité. Et pour compenser: il faut réformer l’État pour faire des économies. Sur la réforme des retraites par exemple: il souhaiterait que soit interdit tout déficit du régime par la loi.

Pourquoi est-ce qu’on le présentait comme favori?

La CPME, ce sont 243.000 PME et TPE. Amir Reza-Tofighi affirme s’inscrire dans les pas du président sortant: François Asselin. En réalité, les programmes sont assez similaires, alors le style doit compter.

Les candidats, ils sont trois, doivent convaincre des grands électeurs: cadres locaux de l’organisation patronale mais aussi fédérations de branches professionnelles.

Amir Reza-Tofighi engrangeait les soutiens ces dernières semaines. La puissante fédération du bâtiment, mais aussi celles de l’Intérim, de la propreté, de la boulangerie, du textile…

Matthieu Belliard