Qui est Erick Schwam, qui a légué toute sa fortune au village du Chambon-sur-Lignon?

L'assurance vie a fait le plein en 2019 - pxhere
Le maire du Chambon-sur-Lignon a été contacté par un notaire le mois dernier pour lui dire que son village était le légataire universel de Monsieur Schwam, un homme de 90 ans mort à la suite d'une chute le jour de noël. Cela représente plus de deux millions d’euros.
Avec l’aide d’un historien, le journal Le Parisien a retracé le parcourt de ce généreux donateur. Il était le fils d’un médecin juif autrichien. En 1939, la famille fuit l'arrivée des nazis et se réfugie à Bruxelles. En 1940, ils sont expulsés de Belgique. Parce qu’ils sont Autrichiens.
Il se retrouve en France et finalement interné d’abord à Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques puis à Rivesaltes près d'Argelès. Deux camps où l’on enfermait les réfugiés étrangers sans ressources. En 1942, ils sont sur une liste pour être transférés à Drancy d’où ils auraient été envoyés à Auschwitz. Mais ils sont sauvés par une infirmière autrichienne qui les raye de la liste et les oriente vers le village de Chambon-sur-Lignon. Un village de Haute-Loire qui héberge et protège des juifs. Et la famille va y trouver refuge. Caché par les pasteurs et les villageois protestants. Passant de ferme en ferme, pas toujours au même endroit, pas toujours toute la famille ensemble.
>> A LIRE AUSSI - Il lègue sa fortune à une commune qui l'avait protégé des nazis
Une histoire oubliée
A la libération, les parents Schwam rentrent en Autriche, mais le jeune Erick décide de rester seul, pensionnaire au collège cévenol où il passe son bac en 1949. Il fait ensuite des études de pharmacie, se marie à une Française et se fait naturaliser en 1956. Ce qui veut dire qu’il est immédiatement mobilisé pour être envoyé en Algérie.
Erick Schwam s’installera ensuite dans le Rhône et fera une longue carrière dans l’industrie pharmaceutique. Il ne racontait pas facilement son histoire. Il n'était jamais non plus retourné au Chambon.
C’était une comme une histoire oubliée. Sauf que lui n’avait pas oubliée. Un mois avant sa mort, il a modifié son testament au profit de la commune qui l’avait sauvé lorsqu’il était adolescent. Il a demandé que l’argent soit destiné en priorité aux enfants du village.
Ce village est le seul de France qui a été fait par Israël "Juste parmi les nations". Le titre réservé à ceux qui sauver des juifs.