Qui se cachent derrière les cagoules des Black blocs?

Au départ, "black bloc", c’est le nom d’une technique. Une tactique utilisée en Allemagne dans les années 80 par des autonomistes: ils arrivent incognito, avec un sac à dos. Juste avant d’agir, ils s’habillent tous en noir, s'encagoulent pour ne pas être reconnus et se regroupent.
A l’époque, le mouvement se mobilise contre le nucléaire et les néonazis. Mais avec le temps, d’autres revendications se sont ajoutées. Aujourd'hui, les black blocs sont un agrégat d'anarchistes, d'extrémistes de gauche comme de droite, des punks ou encore des anti-capitalistes.
Leur principal fait d’arme reste ce que l’on a appelé "la bataille de Seattle" en 1999. Lors du sommet de l’Organisation mondiale du commerce, ils sont des milliers à casser. Déjà, là, comme le 1er mai à Paris, un fast-food McDonald's est détruit, tel un symbole de la mondialisation. Une action largement relayée par les médias.
Un mouvement mondial qui recherche la lumière des médias
La médiatisation, c’est précisément ce que les black blocs recherchent: avoir un écho pour prouver d’abord que les gouvernements ne peuvent rien contre la rue. Mais ils cherchent aussi à convaincre les autres manifestants, venus défiler pacifiquement, de les rejoindre dans leur lutte violente.
Selon eux, ils partagent le même combat: en finir avec le capitalisme. Ils veulent de l’écologie, de l’altermondialisme, mais sont persuadés qu’il faut utiliser la manière forte pour y arriver.
Une philosophie qui n’a pas de frontière. Mardi, parmi les casseurs à Paris, il y avait des Français, mais aussi des Allemands, des Italiens, des Grecs. Les instructions sont données juste avant de passer à l’action, par des réseaux sociaux cryptés.
Difficile de savoir combien de personnes représentent ces black blocs dans le monde. Leur particularité est justement de n’avoir aucune organisation et de se disperser, de s’évaporer dès leur action terminée.