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Rave-party illégale dans le Lot: "La politique du fait accompli, c'est insupportable!"

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"Nous avons sur site environ 9.000 personnes qui sont arrivées depuis la soirée de mercredi", a détaillé ce vendredi la préfète du Lot à propos de l'organisation d'une rave-party illégale dans le département. Si Emmanuel de Villiers dénonce au micro des Grandes Gueules la "politique du fait accompli", Flora Ghebali revendique le "côté transgressif de la culture".

Une rave-party illégalement organisée dans le Lot rassemblait vendredi matin 9.000 personnes sur un site qui est "tenu" et où les forces de l'ordre font des "centaines de contrôles", a indiqué la préfète du Lot, Claire Raulin, lors d'un point de presse. "Nous avons sur site environ 9.000 personnes qui sont arrivées depuis la soirée du mercredi 7 mai", a-t-elle expliqué.

"Ce site est tenu et contrôlé", a-t-elle dit, ajoutant: "L'objectif c'est de continuer à tenir la zone, nous bloquons des axes routiers, les routes départementales autour du site sont fermées et nous faisons des centaines de contrôles et de constats chaque jour." Interrogée sur le nombre d'infractions relevées et d'éventuelles arrestations, elle n'a pas souhaité répondre, renvoyant à un bilan à dresser en fin de rassemblement.

"Laissez-les faire" clame Bruno Poncet

"Laissez les tranquille, laissez-les faire", plaide ce vendredi sur RMC le cheminot Bruno Poncet et chroniqueur chez les Grandes Gueules. Lui-même a participé à plusieurs raves. Selon lui, les forces de l'ordre ne peuvent pas vraiment empêcher les teufeurs de s'installer. Une fois la rave commencée, ils "régulent les flux, font des contrôles et poussent les gens à partir."

Rave-party dans le Lot : faut-il évacuer les 8 000 teufeurs ? - 09/05
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Concernant l'utilisation illégale des champs appartenant aux agriculteurs, le cheminot l'assure: "Ils sont souvent en jachère, on n'y fait pas pousser de blé!" Et ce dernier poursuit: "La plupart du temps, il y a de l'auto-discipline, ils nettoient avant de partir." Le seul point noir est, pour Bruno Poncet, le risque d'overdoses, lié à la circulation de drogues dans les raves-party.

Pas du tout le même son de cloche pour Emmanuel de Villiers, qui fustige la "politique du fait accompli" et des évènements qui "emmerdent les gens à la ronde. C'est insupportable! Les autorités veillent au grain mais en périphérie, pas à l'intérieur..."

Flora Ghebali revendique de son côté l'aspect "transgressif de la cutlure". "Les festivals sont autorisés mais sont devenus chiants, il faut passer douze portiques de sécurité..." Selon elle, les teufeurs "ne font rien de mal [...] C'est trois jours dans l'année, on est rabat-joie!"

Les teufeurs stigmatisés?

D'autant qu'elle et Bruno Poncet pointent du doigt les débordements dans les manifestations et évènements autorisés, comme aux Fêtes de Bayonne, où régulièrement, des viols y sont commis, sans que l'évènement en question soit remis en cause.

Si Emmanuel de Villiers tonne que c'est tout simplement "illégal", Jérémie, habitant d'Ille-et-Vilaine et participant à des raves, regrette la stigmatisation des teufeurs comme des "drogués et alcooliques". "J'ai été pompier volontaire pendant 14 ans et je dirige une équipe dans mon entreprise", met-il en avant.

Une centaine de forces de l'ordre présents sur place

Actuellement, une centaine de membres des forces de l'ordre sont présents mais ce dispositif "très important" a "vocation à monter en puissance dans les jours qui viennent" avec des renforts de forces mobiles, a précisé le colonel Bertrand Loddé, commandant du groupement de gendarmerie du Lot. 

Sur place, "toutes les infractions sont relevées, que ce soient les infractions à la législation sur les stupéfiants, la consommation excessive d'alcool, les infractions à la législation sur la sécurité routière, le non-respect des arrêtés préfectoraux sur ce rassemblement qui est illégal", a encore dit Mme Raulin, ajoutant: "Tout cela donnera lieu aux actions nécessaires qui seront prises." 

Des équipes de secours et des pompiers sont également présentes sur le site de la manifestation organisée sur des "terrains agricoles privés" à Rocamadour et à Montvalent (Lot), a-t-elle précisé car "on sait qu'il peut y avoir des risques sanitaires, c'est un rassemblement de grande ampleur, des milliers de personnes avec des consommations illégales de stupéfiants, des consommations excessives d'alcool, des risques d'accident".

RMC avec AFP