Rave-party qui dégénèrent: faut-il vraiment en avoir peur?

Il faut dédiaboliser les rave party. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas les encadrer. C’est d’ailleurs le cas puisque les préfets peuvent les interdire. Mais soyons honnêtes, les rave-party sont très loin d’être la première cause de l’insécurité.
D’où ça vient cette mode?
Les Rave party, ça commence en Angleterre, dans les années 1980. Et à l’époque la Première ministre, c’est Margaret Thatcher. Son surnom, c’était la "dame de fer". Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle était bien de droite : l’ordre avant tout ! Elle transforme l’Angleterre en caserne. Les bars, les clubs, les discothèques, tout devait fermer à 2 heures du matin. La jeunesse étouffait et donc elle s’est rebellée en organisant des fêtes clandestines. A l’origine, les rave party, ça s’appelait les "ware house party", en français des "fêtes de hangar".
Le concept était très simple: on se retrouve dans des lieux désaffectés et on danse sur de la techno. Jusqu’ici rien de bien méchant. Le problème, c’est que c’est aussi l’époque des acides, des drogues dévastatrices. L’opinion est scandalisée. Pour les Anglais c’est juste une bande de junkies qui foutent le bordel. Margaret Thatcher réagit: elle interdit les rassemblement de plus de 10 personnes qui écoutent de la musique. On interdit aussi la musique électro à la radio. Les descentes de police se multiplient. Bref, c’est une guerre de civilisation qui s’engage.
Les fêtards ne se laissent pas faire et ils créent ce qu’on appelle les "free party". En gros le concept est le même. Mais le but, c’est de déjouer l’interdiction policière. Les lieux de rendez-vous sont donnés au dernier moment. On pose la sono et les baffles. Et en quelques minutes vous avez des milliers de personnes qui dansent. Les free party deviennent un symbole de résistance à l’ultra conservatisme de Margaret Thatcher.
Des fêtes qui ont traversé la Manche
La première rave party en France, c’est en septembre 1990, plus de 2.000 personnes dans un fort désaffecté, le fort de Champigny, dans le Val-de-Marne. Jeux de lumière, sons, électro saturée, tout ça pendant toute une nuit. L’événement fait la Une de l’actualité. C’était le début d’une révolution dans la manière de faire la fête.
Une révolution qui ne va pas plaire à tout le monde. Pour les uns, c’est la liberté, pour les autres, c’est juste du bruit et de la drogue. Les partis politiques vont beaucoup s’affronter, entre permission et interdiction. Il faut bien admettre qu’il y a eu des débordements, des champs ont été détruits, la drogue fait des ravages. Donc, il faut que ça reste encadré. Mais n’exagérons rien, les Rave ne sont pas non plus des fêtes satanistes. Le but, ça reste de s’amuser.