Reportage RMC: après l'opération de Génération identitaire à Briançon, l'inquiétude des habitants

Deux jours après leur opération "anti-migrants" sur le col de l'Echelle, à 25km de Briançon dans les Hautes-Alpes, les militants de Génération Identitaire sont toujours présents de part et d'autre de la frontière franco-italienne. Une vingtaine d'entre eux ont décidé de se relayer quotidiennement afin, disent-ils, de "surveiller" eux-mêmes la frontière franco-italienne.
Nous sommes partis à leur rencontre, et les suivre le temps d'une soirée. Lundi soir, en pleine nuit, dans la neige avec leurs doudounes bleu clair floquée "Defend Europe" et leur lampe de poche, un groupe de militants identitaires arpentent le col de Montgenèvre. Jérémie a 23 ans, il vient d'Aix-en-Provence, et il est déterminé à bloquer les migrants qui voudraient passer en France.
"La frontière n'est pas gardée, l'Etat n'assure pas la sécurité de ses concitoyens. C'est pour ça qu'aujourd'hui Génération Identitaire se substitue à l'Etat français pour régler ce problème migratoire."
"On n'a pas le droit d'être égoïstes à ce point"
Elisabeth habite à une dizaine de kilomètres de là, à Briançon, elle voit les migrants en détresse arriver dans sa ville après avoir franchi la montagne. Elle ne comprend pas l'action de ces militants d'extrême droite.
"Je trouve qu'on a pas le droit d'être à ce point-là égoïste, recentrés sur soi-même, j'ai trouvé ça très très choquant".
Etienne Trautmann est guide de haute montagne engagé dans le sauvetage des migrants qui tentent le passage de la frontière, il déplore l'"inaction" de l'Etat :
"Je ne vois pas l'Etat réagir face à ça alors que je le vois réagir sur des opérations de solidarités. Là il y a des moyens, c'est affolant".
Les militants identitaires ont prévu de poursuivre leurs actions pendant plusieurs jours encore sur cette route de passage des migrants à la frontière franco-italienne.