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Retraites: la grève des éboueurs reconduite jusqu'à mercredi, 5.400 tonnes de déchets non ramassés

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Les déchets s'accumulent dans les rues de Paris alors que les éboueurs sont en grève depuis huit jours pour protester contre la réforme des retraites. Des élus s'indignent de l'inaction de la mairie de Paris face à cette grève. Le mouvement a d'ailleurs été reconduit jusqu'à mercredi.

Le poids des déchets non ramassés à Paris a atteint les 5.400 tonnes, alors que les éboueurs sont en grève pour protester contre le projet de réforme des retraites. Les sacs poubelles inondent les rues et le manque de réaction de la mairie de Paris agace certains élus de l'opposition.

La municipalité s'en défend: il n'est pas question de casser le droit de grève, expliquent les adjoints d'Anne Hidalgo.

Concrètement, que peut faire la mairie? L'édile peut, pour des raisons sanitaires, faire appel à un prestataire privé pour nettoyer Paris. C'est d'ailleurs ce qu'a fait la ville de Nantes cette semaine.

La préfecture peut décider de la réquisition des grévistes

En revanche, les autres modes d'action ne lui appartiennent pas. La préfecture peut, elle, décider de la réquisition des grévistes. Autre option, l'agence des déchets ménagers, le syctom, peut demander l'intervention de la police pour mettre fin au blocage de ses centres où sont garés les bennes.

Pour le moment, la mairie n'a pas prévu de mettre en place une nouvelle action mais elle a indiqué qu'il y aurait des nettoyages dans certaines zones, comme les marchés.

Alors qu'en pensent les riverains? Nombreux sont ceux qui sont inquiets. C'est le cas de Maria, qui travaille dans un hotel-restaurant et qui doit faire face aux clients.

"Nous nous retrouvons avec 10m2 de poubelles entassées

"Ils se posent quand même des questions, ils se disent 'est-ce qu'on est au bon endroit?', c'est pas hygiénique, ça ne donne pas une bonne image de l'établissement dans lequel ils vont", explique-t-elle.

Un peu plus loin se trouve une boutique de vin. La responsable du magasin trouve qu'il a moins de fréquentation depuis le début de la grève des éboueurs. "Nous nous retrouvons avec 10m2 de poubelles entassées, sacs entrouverts, un peu complexe. Le passage est réduit sur le trottoir, donc beaucoup passent sur la route ou changent de trottoir et ne voient pas forcément la boutique", se désole Soriane.

Elle a tenté de trouver des solutions et a même envisagé de faire appel à un prestataire privé, mais "payer 300 euros pour des poubelles qui, pour la plupart, ne nous appartiennent pas, c'est un peu désolant".

Embêtée mais compréhensive

Anne, une habitante du coin, a trouvé une solution: "Je stocke chez moi, je ne descends pas mes poubelles". Si elle admet être embêtée par la situation, elle comprend le mouvement et ses conséquences.

"Le phénomène de la grève a toujours été fait pour gener, ce qui est logique, pour obtenir après ce que l'on veut obtenir. Il faut qu'il y ait une gêne, donc nous, nous sommes gênés, mais c'est le but", conclue-t-elle.

S.G., M.B.G. et AB