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"Sans les Restos du cœur, je ne mange pas": l'inquiétude des bénéficiaires et des bénévoles

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Malgré les dons de ces dernières semaines, les Restos du coeur vont devoir "refuser du monde" et réduire la quantité de l'aide apportée dès le mois de novembre.

Les Restos du cœur vont devoir refuser du monde à partir du mois prochain. C'est ce qu'a assuré ce mercredi Jean-Yves Troy, le délégué général de l'association, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Face à l'afflux de bénéficiaires, les Restos du cœur ne pourront pas répondre à toutes les demandes cet hiver.

L’association n’est "pas dimensionnée aujourd’hui pour distribuer 170 millions de repas et pour accueillir 1,3 million de personnes, 200.000 personnes de plus en un an", a-t-il ajouté. C'est une première dans l'histoire des Restos.

L'élan de générosité, après l'appel aux dons le mois dernier, a seulement permis de combler le déficit de l'association et de compenser en partie l'inflation.

Limiter le nombre de bénéficiaires ou la quantité d'aide apportée risque d'être un crève-cœur pour les bénévoles et une difficulté supplémentaire pour les plus démunis. Venu récupérer un colis de nourriture, ce père de famille au RSA souffle un peu.

“Bien sûr que ça aide beaucoup. S’il n’y avait pas les Restos du cœur, on serait dans la m... C’est une aide pour l’hygiène, les œufs, le thon, le pain… C’est indispensable. Nous, on ne fait que courir, compter. On se prive pour nos enfants”, appuie-t-il.

"Ça va être très compliqué pour les bénévoles"

Fatiha, qui élève seule son fils, ne cache pas que sans les Restos du cœur, elle ne s'en sortirait pas. “C’est très important pour moi. S’il n’y a pas les Restos du cœur, je ne mange pas”, explique-t-elle.

Le nombre de bénéficiaires a explosé ici, à Colombes. Plus 20% depuis la rentrée, constate Patrick Lebrun, bénévole au sein de l'association. Ce n'est plus gérable.

“On va être obligé de réduire le nombre de personnes qu’on va servir et réduire les dotations qu’on leur fournissait jusqu’à présent. Une maman qui va venir et qui était habituée à avoir six litres de lait, et bien pour la semaine, elle va partir avec seulement quatre litres. Ça va être très compliqué pour les bénévoles dans les centres”, pointe-t-il.

Les bénévoles espèrent malgré tout que les dons des particuliers permettront de limiter un peu la casse.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours