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50.000 contrôles d'ici la fin de l'été: la chasse à la fraude au chômage partiel a commencé

Les services de l'Etat procèdent à de nombreux contrôles, 8.000 à ce jour selon nos informations, pour repérer les entreprises qui ont abusé du système de chômage partiel mis en place pour les sauver face à la crise du coronavirus.

Le gouvernement est en lutte contre la fraude au chômage partiel. 50.000 contrôles seront effectués d’ici la fin de l’été, annonçait la ministre du Travail Muriel Pénicaud lundi.

L'objectif est de vérifier que les entreprises n’ont pas abusé des aides publiques en faisant travailler des salariés déclarés en chômage partiel... et donc payés par l’Etat et l’Unédic.

Ce plan de lutte contre la fraude au chômage partiel a débuté il y a 3 semaines. Selon nos informations, 8.000 entreprises ont déjà été contrôlées. L’inspection du travail enquête surtout dans les secteurs où le télétravail est répandu, par exemple l’informatique ou le conseil aux entreprises, mais aussi dans le BTP, secteur très demandeur de chômage partiel.

Des abus dans 24% d’entreprises de plus de 50 salariés?

400 vacataires ont été recrutés depuis le début du confinement pour prêter main forte aux agents. Ces derniers se rendent sur site après avoir été alertés par des représentants du personnel ou des salariés anonymes, mais il y a aussi des contrôles aléatoires.

Pour vérifier qu’il n’y a pas eu de fraude, les agents peuvent demander les plannings, les fiches de paie, les emails envoyés aux salariés, et les relevés de téléphone portable professionnels.

Les patrons de TPE ont droit à plus d’indulgence, explique une inspectrice du travail, car ils sont moins au fait des subtilités légales. Il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de la triche, mais selon une étude du cabinet d’expertise Technologia, qui a recueilli les témoignages de 2.600 élus du personnel, des abus ont été relevé dans 24% d’entreprises de plus de 50 salariés.

Victor Joanin (avec J.A.)